Vous venez d’être diagnostiquée comme souffrant du syndrome des ovaires polykystiques et souhaitez concevoir? Ou vous savez d’ores et déjà que vous êtes atteinte du SOPK et êtes inquiète de ne jamais pouvoir avoir d’enfants? Rassurez-vous… Le SOPK n’est pas un diagnostic de stérilité et la grande majorité des femmes qui en sont atteintes parviendront à concevoir un enfant.
Dans cet article, nous vous livrons des informations essentielles sur les liens entre SOPK et infertilité, ainsi qu’un aperçu des changements à effectuer dans votre quotidien pour maximiser vos chances de concevoir.
Notre objectif est de vous permettre d’engager le dialogue avec votre gynécologue obstétricien et in fine, de faire les meilleurs choix possibles en matière de fertilité, en fonction de votre situation particulière.
1. Une histoire de coeur (et de statistiques)
Statistiquement, les femmes souffrant du SOPK mettront plus de temps à tomber enceinte que les autres femmes.
Cele peut être dû à l’anovulation ou aux cycles irréguliers, deux symptômes caractéristiques de cette pathologie. La femme SOPK n’ovulant pas ou moins qu’une femme non atteinte, elle aura donc moins de chances de concevoir un enfant naturellement. Au-delà des aspects ovulatoires, le surpoids ou l’obésité qui touchent une large portion des femmes SOPK peut également contribuer à ce qu’elles mettent plus de temps à concevoir (source).
La bonne nouvelle est qu’au cours de leur vie, les femmes atteintes du SOPK auront autant d’enfants que les autres femmes (Perrson et. al., 2019, PMID: 31504532).
Bien souvent, les femmes découvrent qu’elles sont atteintes du syndrome des ovaires polykystiques au moment où elles stoppent leur contraception pour essayer de concevoir un enfant.
Dans un tel cas, elles sont frappées par une double sentence: un diagnostic de SOPK auquel s’ajoute un diagnostic d’infertilité. Il est alors facile de se laisser envahir par la peur et de perdre toute objectivité.
Les Natives ont à coeur de vous rappeler qu’il existe des dizaines et des dizaines de bonnes raisons d’être optimistes quant à vos chances de tomber enceinte. Le SOPK est un obstacle qui sera susceptible de vous ralentir, mais avec les bonnes informations et le soutien adéquat, il y a de très bonnes chances que vous puissiez réaliser votre rêve de maternité.
Maintenant que nous vous avons rappelé que vous pouvez (et devez) être optimistes, il est important de préciser que lorsque les choses ne se passent pas comme prévu, essayer de concevoir peut rapidement devenir un parcours du combattant, et ceci que vous soyez SOPK ou non. Les mois défilent sans que votre corps ne vous donne ce que vous désirez tant, vous vous imaginez enceinte mais la fameuse ligne n’apparait jamais sur le test de grossesse. Vous devez vous réjouir du bonheur des autres alors qu’à l’intérieur vous avez envie de hurler. Vous êtes sur des montagnes russes qui ne s’arrêtent jamais pour vous laisser descendre…
Aussi, pour préserver votre santé mentale et vous mettre dans les meilleures conditions physiques pour enfanter, nous vous recommandons, lorsque vous arrêtez votre conception, de vous donner le temps nécessaire pour contrôler votre SOPK et inverser vos symptômes afin de préparer au mieux votre corps et votre psyché pour la suite.
Article relatif: SOPK – 9 choses à faire avant d’essayer de concevoir
Nous vivons dans une société de performance et d’immédiateté mais cette logique ne peut trouver application lorsqu’il s’agit d’amener le corps à concevoir un enfant. Essayez, autant que cela soit possible, de ralentir et d’envisager votre projet à moyen ou long terme. Il se peut que vous parveniez immédiatement à concevoir. Mais si cela devait prendre plus de temps, vous serez mieux préparée en adoptant cette mentalité.
2. SOPK et difficultés à concevoir
La plupart d’entre nous, ou plutôt la quasi-totalité, sommes laissées seules (et désemparées) au moment du diagnostic. Bien souvent, nous nous entendons dire que nous avons les “ovaires paresseux”, que nous devons perdre du poids pour aller mieux, ou pire, qu’il ne sert à rien de prendre des mesures pour lutter contre notre syndrome ni nous ne sommes pas actuellement dans le projet de concevoir un enfant (ndlr: propos qui nous ont été rapportés par les lectrices du blog).
Au final, nous n’avons pas à notre disposition les informations dont nous avons besoin pour émerger du premier choc que constitue le diagnostic et entrer en convalescence.
Je me souviens parfaitement de l’après-midi lors de laquelle je suis sortie en pleurs de l’hôpital avec ces quatre lettres en tête, “SOPK“, et absolument aucune idée de ce que ça voulait dire pour ma santé ou mes chances de conception. Je me souviens de mon effroi…
Chez Les Natives, nous souhaitons vous apporter de la certitude et vous rendre le contrôle en vous expliquant, à l’aide de données fiables et fondées sur la science, pourquoi il est peut être plus difficile de concevoir lorsque l’on est atteinte du SOPK. De cette façon, vous aurez toutes les cartes en mains pour maximiser vos chances de concevoir.
La communauté médicale a tendance à regrouper les patientes en catégories ou phénotypes. Certaines sont basées sur les critères de diagnostic de Rotterdam, d’autres distinguent un SOPK de type “mince” par rapport à un SOPK s’accompagnant d’un surpoids ou d’une obésité.
- le SOPK classique à ovaires polykystiques: anovulation chronique, hyperandrogénie et ovaires d’aspect polykystique à l’échographie;
- le SOPK classique à ovaires non-polykystiques: anovulation chronique, hyperandrogénie et ovaires normaux à l’échographie;
- le SOPK ovulatoire non-classique: cycles menstruels réguliers, hyperandrogénie et ovaires d’aspect polykystique à l’échographie;
- le SOPK léger ou normo-androgène non-classique: anovulation chronique, androgènes normaux et ovaires d’aspect polykystique à l’échographie.
Bien que connaître la nature de son SOPK puisse être d’une grande utilité pour déterminer les changements à effectuer pour inverser nos symptômes, ces catégories ne sont que peu pertinentes lorsqu’il s’agit de décrire comment le SOPK affecte notre fertilité.
Article relatif: Guide pratique du SOPK (causes, symptômes, traitements)
En effet, environ 87% des femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques expérimentent des cycles irréguliers (source). Autrement dit, dans la très grande majorité des cas, l’enjeu pour la patiente SOPK sera de rétablir des cycles ovulatoires réguliers.
Quant bien même les cycles ovulatoires seraient rétablis, les études scientifiques montrent que les femmes atteintes de SOPK produisent des ovules de moins bonne qualité que les femmes qui n’en souffrent pas (source). Cela serait dû à un défaut intrinsèque de l’ovule ainsi qu’à un excès d’androgènes dans l’ovaire (source).
Cette moindre qualité ovulatoire va avoir pour effet de compliquer la nidation de l’ovule fécondé dans la cavité utérine et d’augmenter le risque de fausse-couche. C’est pour cette raison que l’induction médicamenteuse de l’ovulation peut se révéler insuffisante pour obtenir une grossesse chez la femme SOPK, et que la fécondation in vitro est privilégiée par de nombreux médecins spécialistes.
Mais l’impact du SOPK sur la capacité à concevoir ne s’arrête pas là.
En effet, il a été prouvé que les dysfonctionnements métaboliques associés au SOPK peuvent impacter la capacité de l’endomètre à recevoir l’ovule fécondé et donc l’étape de la nidation (source). En outre, l’obésité est un facteur majeur d’infertilité (source), susceptible d’induire une inflammation dans les ovaires, rendant ainsi une grossesse plus délicate (source).
La bonne nouvelle, c’est qu’à partir du moment où l’on fait le constat qu’un état de surpoids ou d’obésité peut impacter notre fertilité, nous pouvons agir sur ces facteurs pour inverser la tendance. En effet, une simple perte de l’ordre de 5 à 10% de notre poids corporel impacterait positivement notre fertilité (source).
De façon générale, l’environnement et le mode de vie (source), ainsi que l’exercice physique (source), sont trois facteurs majeurs de notre capacité à concevoir avec un SOPK.
Lorsque les changements effectués pour augmenter notre fertilité ne portent par leurs fruits, une intervention médical peut s’avérer nécessaire pour obtenir une grossesse.
3. Aperçu des principaux traitements médicaux de l’infertilité
L’approche que nous prônons chez Les Natives est de vous rendre pro-active dans le cadre de votre parcours de santé. Cela s’applique également aux techniques d’assistance médicale à la procréation.
En effet, nous sommes convaincues qu’être bien informées vous donnera la capacité de dialoguer au mieux avec le corps médical qui vous prendra en charge, et d’agir au mieux de vos intérêts dans ce cadre.
Bien souvent, les spécialistes en fertilité ne sont pas toujours aussi bien informés sur le SOPK que nous le pensons. En effet, la place de la nutrition et de la gestion du stress font rarement partie (ou alors de façon mineure) de leur cursus universitaire. C’est pourquoi, nous vous recommandons d’en savoir le plus possible sur le sujet. Cela vous protégera et surtout, vous permettra de vous sentir plus en contrôle.
Nous vous livrons ici un aperçu des principaux traitements médicaux susceptibles de vous être proposés pour traiter l’infertilité liée au syndrome des ovaires pokykystiques.
La metformine et le clomid
Les premières options qui vous seront données par le corps médical en thérapie de première intention, seront la metformine et le citrate de clomifène (plus connu sous le nom de clomid).
La metformine agirait sur l’un des principaux moteurs du SOPK: la résistance à l’insuline. En améliorant la sensibilité à l’insuline, elle permettrait de restaurer l’ovulation.
Toutefois, dans le cadre d’une large étude impliquant près de 4000 femmes (Tang et. al, 2012, PMID: 22592687), les chercheurs scientifiques ont établi qu’il n’existe pas de preuve que la metformine améliore le taux de naissances vivantes (cette notion correspondant à toute naissance d’un enfant montrant un signe de vie).
Quant au clomid, il a pour fonction de forcer l’ovulation. Toutefois, il peut avoir de nombreux effets secondaires désagréables. Le taux de grossesse obtenu avec le Clomid est d’environ 25% (source).
Ce que vous devez savoir au sujet du clomid est qu’à ce jour, de nombreux experts scientifiques affirment qu’il conviendrait de le délaisser et de lui préférer le létrozole (commercialisé sous le nom de Femara), qui est un inhibiteur de l’aromatase utilisé dans le traitement du cancer du sein. Il a pour fonction de bloquer une enzyme appelée aromatase, qui est nécessaire à la synthèse des œstrogènes par la glande surrénale et les tissus gras de l’organisme après la ménopause. Chez les femmes non ménopausées, l’inhibition de la synthèse d’œstrogènes entraîne une augmentation des taux de gonadotrophines (LH, FSH), ce qui stimule en retour la croissance folliculaire et peut induire une ovulation (source).
Dans une étude randomisée effectuée sur un petit groupe de femmes atteintes du SOPK, le létrozole aurait permis d’obtenir significativement plus de grossesses vivantes que le clomid. En effet, le taux de grossesses vivantes était de 27,5% pour le létrozole et de 19,1% pour le clomifène (source).
À ce jour, l’autorisation de mise sur le marché du létrozole pour cette indication n’est pas en vigueur en France (source). Cependant, il peut être prescrit.
L’insémination intra-utérine (IAC ou IIU)
Lorsque ces thérapies de première intention n’ont pas fonctionné, il est généralement préconiser de passer aux hormones injectables permettant une induction de l’ovulation associées à une technique d’insémination intra-utérine (aussi dite insémination artificielle).
Parfois, en fonction de votre situation spécifique, ou de votre âge, il vous sera recommandé de commencer directement par cette technique, voire par une fécondation in vitro (FIV).
En France, depuis 1994, les techniques d’assistance médicale à la procréation sont encadrées par les lois bioéthiques.
L’insémination artificielle permet de faciliter la rencontre entre les spermatozoïdes et l’ovule puisque qu’elle consiste à amener ces derniers au-delà du col et jusque dans la cavité utérine, au moment de l’ovulation, ce qui augmente les chances de fécondation et donc de grossesse.
La phase folliculaire doit être suivie de près, à l’aide de prises de sang et d’échographies ovariennes, afin notamment d’identifier la fenêtre idéale pour l’injection du sperme, mais aussi prévenir l’hyper-stimulation des ovaires (réponse folliculaire trop importante aux gonadotrophines, complication rare mais potentiellement grave des stimulations ovariennes), ou une grossesse multiple (tomber enceinte de jumeaux ou de triplés peut entraîner des risques graves pour votre santé et celle de vos bébés).
La fécondation in vitro (FIV)
La fécondation in vitro, tout comme l’insémination artificielle, commence par une induction de l’ovulation par injection de gonodatropines.
Cette technique consiste à stimuler l’ovulation pour permettre d’assurer le développement de plusieurs follicules ovariens (au lieu d’un seul), ce qui permet d’obtenir plusieurs ovocytes qui seront ensuite insérés dans la cavité utérine lors de “transferts”. Aussi, contrairement à ce qui se passe lorsque vous effectuez un cycle d’insémination intra-utérine, la fécondation in vitro nécessitera une prise d’hormones beaucoup plus importante.
Il convient ici de mentionner qu’il existe encore une autre technique de fécondation in vitro: le diagnostic préimplantoire (DPI). Il permet de vérifier que les embryons conçus après une fécondation in vitro présentent un ensemble normal de gènes, avant de les implanter dans la cavité utérine.
Cette technique permet d’augmenter sensiblement les taux de réussite des FIV, qui est d’environ 23,5% par tentative, puisqu’elle permet de n’implanter que les embryons qui sont chromosomiquement équilibrés.
Or, à ce jour, cette technique toujours pas autorisée en France sauf, « à titre exceptionnel », lorsque « le couple, du fait de sa situation familiale, a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic » (Code de la santé publique).
Chez Les Natives, nous déplorons que la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique (celle ayant introduit en France la PMA pour toutes), sous couvert d’un soi-disant risque d’eugénisme, n’ait pas élargi le DPI à la recherche d’anomalies chromosomiques, comme cela est le cas en Belgique ou en Espagne. Cela aurait permis de limiter de nombreuses situations d’échec en PMA dont on sait les conséquences désastreuses (effets sur la santé, impact psycho-social, dépenses de la sécurité sociale).
Cependant, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il a été démontré que les femmes atteintes du SOPK ne présentent pas un risque plus élevé d’anomalies chromosomiques que les femmes qui n’en souffrent pas (source). Le SOPK n’est donc le critère premier qui devrait motiver un DPI.
4. L’intérêt du myo-inositol dans le traitement de l’infertilité liée au SOPK
La science nous offre de formidables outils pour dépasser le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques et parvenir à concevoir un enfant.
Si les traitements médicamenteux d’induction de l’ovulation et les techniques de procréation médicalement assistée doivent bien évidemment être discutées avec votre gynécologue obstétricien, les méthodes alternatives ne doivent pas être négligées, surtout si elles peuvent vous éviter des années de traitements médicamenteux et de montagnes russes émotionnelles.
A cet égard, l’utilisation de certains compléments alimentaires peut s’avérer particulièrement efficace dans le traitement des symptômes du SOPK à l’origine de l’infertilité. Parmi eux, le myo-inositol est un complément sûr et abordable qui a déjà largement fait ses preuves.
Selon les recherches scientifiques, le myo-inositol augmenterait la qualité des ovules et réduirait le risque d’hyperstimulation ovarienne lors d’une FIV (Ciotta et. al, 2011, PMID: 21744744).
Article relatif: Inositol et SOPK, ce que vous devez savoir au préalable
En outre, le myo-inositol serait plus efficace que la metformine pour augmenter les chances de grossesse chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (source).
Toute prise de complément alimentaire devra bien évidemment être discutée avec votre médecin au préalable mais sachez que des doses de 4000 mg par jour sont couramment prescrites pour le traitement de l’infertilité liée au SOPK, car elles permettraient d’améliorer la résistance à l’insuline (source).
5. L’alimentation: un pré-requis fondamental quelle que soit la voie choisie
Le syndrome des ovaires pokykystiques ne se résume pas à un diagnostic d’infertilité. Sa réalité est bien plus complexe et systémique. Il impacte la santé métabolique de la femme, son état mental et émotionnel, et la mets aussi à risque sur le long terme (notamment de maladies cardiovasculaires et de diabète de type II).
Au-delà même du désir de concevoir, une autre nécessité doit apparaître: celle d’être et de rester en bonne santé en vivant la meilleure vie possible. Les traitements contre l’infertilité vous donneront peut-être un bébé mais ne feront rien pour résoudre les causes profondes de votre SOPK. Chez Les Natives, nous sommes donc partisantes d’une approche holistique du traitement du SOPK destinée à inverser vos symptômes et à les garder sous contrôle, qu’il existe ou non un désir de grossesse.
A cet égard, nous préciserons, à titre d’exemple, que l’amélioration de l’alimentation et du mode de vie rend beaucoup plus probable la réussite d’une grossesse lorsque des traitements de fertilité sont ensuite engagés (Legro et. al, 2016, PMID: 27172435).
Article relatif: SOPK – 9 choses à faire avant d’essayer de concevoir
En outre, travailler sur votre régime alimentaire et la façon dont vous vivez au quotidien va également augmenter vos chances de développer une grossesse à moindre risque en évitant fausse couche, diabète gestationnel et prééclampsie.
Adopter une alimentation destinée à inverser les symptômes du SOPK consiste à éviter les aliments pro-inflammatoires comme le sucre ou les aliments transformés, et d’optimiser les prises alimentaires pour permettre une montée puis une descente lente de la glycémie.
Article relatif: Les principes d’une alimentation anti-SOPK
Un tel “recalibrage” de votre alimentation va améliorer votre réponse à l’insuline et actionner des leviers qui permettront de traiter l’infertilité liée au syndrome des ovaires polykystiques.
En outre, les effets d’une alimentation anti-SOPK iront bien au-delà de l’obtention d’une grossesse. Ils vous permettront de reprendre le contrôle de votre corps et donc, de votre vie: atteinte et maintien d’un poids de forme, amélioration de votre santé cardiovasculaire et métabolique, réduction du risque de maladie du foie et du cancer de l’endomètre. Oui, rien que ça…
Bien souvent, les femmes SOPK ont un rapport compromis à la nourriture et à leur corps. Cependant, il n’est pas question ici de commencer un énième régime restrictif. L’idée est d’ajuster votre alimentation afin de générer les bonnes réponses de la part de votre organisme, sans aucune logique de restriction.
Au-delà de l’aspect purement alimentaire, chaque décision que vous prendrez au quotidien pourra concourir à vos objectifs de santé, que ce soit le sport ou la gestion du stress.
A titre d’exemple, après une décennie d’essais en tout genre pour perdre ma graisse abdominale, caractéristique d’un SOPK de type insulino-résistant, c’est un changement de job (et donc une réduction significative de mon stress au quotidien) qui m’a permis de m’en débarrasser.
Article relatif: Pourquoi le SOPK m’a fait quitter la profession d’avocat
6. De l’importance de l’exercice physique lorsque l’on souhaite concevoir un enfant
Quelle que soit votre âge ou votre situation, l’exercice physique est et restera l’un des principaux leviers de guérison en votre possession.
Il est absolument essentiel à tout mode de vie destiné à inverser les symptômes du SOPK et doit être considéré comme une technique d’apprivoisement du syndrome des ovaires polykystiques.
Si tout type de mouvement est bienvenu lors qu’il s’agit de santé générale, l’activité sportive devrait en revanche être adaptée lorsque l’on souffre de SOPK, et ce d’autant plus lorsque l’on essaye de concevoir.
En quelques lignes, nous vous suggérons de limiter les efforts physiques d’endurance longue (course à pied notamment) et de privilégier des formes d’entraînement axées sur les intervalles de haute intensité (HIIT) et sur le renforcement musculaire à l’aide d’haltères ou de kettlebells. Il sera judicieux d’associer à ces formes très actives d’activité physiques, des exercices plus doux, tels que le yoga, la danse ou encore la marche à pied. En outre, nous vous recommandons d’éviter de faire du sport deux jours de suite afin de laisser à votre corps le temps de se reposer, et de proscrire les entraînements à jeun. Surtout, choisissez les activités qui vous procurent du plaisir car elles sont les seules que vous parviendrez à maintenir sur le long terme.
Alors comment le sport agit sur nos hormones et sur notre fertilité?
L’exercice physique permet d’augmenter la densité des mitochondries dans nos cellules musculaires, ce qui a pour effet de les rendre plus sensibles à l’insuline. Or plus nos cellules seront sensibles à l’insuline, meilleur sera notre équilibre hormonal.
Article relatif: SOPK, insuline et santé métabolique
Ce que les études scientifiques montrent, c’est que des sessions de renforcement musculaire progressif peuvent réduire la résistance à l’insuline (source) mais aussi diminuer les taux de testostérone et d’androgènes libres (Thomson et al., 2008, PMID: 18583464; Miranda-Furtado et al., 2016). L’action du sport sur ces leviers permet en retour d’améliorer la fonction ovarienne et donc, la fertilité.
En outre, le sport a un effet bénéfique sur l’inflammation (source) qui est l’une des autres causes principales du SOPK.
Autrement dit, le sport est un allié de choix lorsqu’il s’agit de reprendre le contrôle de son SOPK et de sa fertilité. Au-delà de son importance dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques, il est essentiel au maintien d’une bonne santé physique et mentale sur le long terme.
7. Le stress, un facteur impactant significativement la fertilité
Combien de femmes essayant de concevoir s’entendent dire: “détends-toi, tu verras, ça viendra tout seul“?
Si nous ne contestons pas que notre physiologie affecte notre état mental, et que notre état mental affecte notre physiologie, il n’y a parfois rien de plus agaçant (et stressant) que de se faire intimer de se détendre.
Bien souvent, la femme SOPK fraîchement diagnostiquée devra jongler entre de nombreux rendez-vous médicaux (gynécologue, endocrinologue, médecin généraliste, naturopathe, etc.) et tests médicaux (prises de sang, échographies, etc.). En plus de cela, elle s’inscrira peut-être dans un parcours de PMA qu’elle devra parvenir à “caser” entre une vie professionnelle et personnelle déjà bien chargée. Alors se détendre oui mais à votre rythme, où et quand vous le décidez, et de la façon qui vous sierra le mieux…
Je l’ai déjà rappelé à plusieurs reprises sur le blog: vouloir adopter un mode de vie et une alimentation destinée à inverser le SOPK peut dans un premier temps, devenir obsessionnel. Cela sera d’autant plus vrai si vous essayez de concevoir. En voulant trop bien faire, nous rentrons dans une logique rigide et restrictive qui en définitive, fera plus de mal que de bien et contribuera à élever notre stress.
Peu surprenant dans une ère d’injonctions au bonheur et au selfcare poussées à l’extrême, et alimentées par l’illusion du bien-être hyper-individualiste et quasi-cannibale véhiculée sur les réseaux sociaux.
Prenons le temps de nous déculpabiliser et de nous laisser vivre. Il y a certain jours où faire le marché et y déguster un bout de saucisson avec un bon verre de blanc en discutant avec les quidams sera bien plus bénéfique pour votre santé mentale et physique qu’un énième smoothie vert “healthy“. De-stresser c’est avant tout et surtout, savoir lâcher prise…
Ne vous méprenez toutefois pas sur notre propos. Mettre en place des techniques de gestion du stress est essentiel si vous souhaitez maximiser vos chances de concevoir, et plus généralement, pour préserver votre santé sur le long terme. Nous vous recommandons simplement de le faire avec bienveillance…
Il existe beaucoup de techniques de réduction du stress. Comme pour l’activité physique, il s’agit ici de privilégier celles qui vous correspondent et qui fonctionnent pour vous. Je privilégie personnellement le yoga, la méditation, la lecture et les promenades avec mon chien Jasper.
Vos commentaires sur le contenu de cet article sont les bienvenus.
Prenez bien soin de vous.
A bientôt sur le blog.
Ce site ne fournit pas de conseils médicaux et n’a pas pour but de diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une quelconque maladie. Les renseignements fournis sur ce site ne remplacent pas un avis médical professionnel ou un traitement pour une quelconque pathologie. L’utilisateur du site s’engage à ne pas utiliser les informations mises à disposition sur Les Natives pour diagnostiquer ou traiter un problème de santé sans consulter un médecin ou prestataire de soins qualifié. L’éditeur du site n’est pas responsable de l’utilisation des informations qui figurent sur Les Natives et ne peut garantir aucun résultat.
Lauryne dit
Superbe article, merci pour toutes ces infos.. je me sentais perdue suite au diagnostic de mon sopk…
Pas de réelle prise en charge pour le moment «
Car je ne veux pas d’enfant tout de suite » :/
Super… mais je vois une Dieteticienne qui m’aide à diminuer mon poids.. à voir si cela a des répercussions sur mon cycle.. qui est complètement éclaté
Clara Stephenson dit
Bonjour Lauryne,
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous écrire.
Malheureusement, nous devons bien souvent nous “débrouiller” toutes seules pour trouver les bonnes infos. C’est pour ça que Les Natives existent. Si vous avez entamé un suivi avec une diététicienne, c’est un très bon début. Lorsque l’on est en situation de surpoids, perdre quelques kilos peut effectivement être très bénéfique pour l’amélioration des symptômes. Nous vous souhaitons pleins de bonnes choses. A bientôt.