A l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’existe pas de traitement spécifique pour guérir le syndrome des ovaires polykystiques. Les seules solutions proposées par le corps médical sont la pilule contraceptive et d’autres médicaments qui auront pour effet de masquer vos symptômes de façon temporaire sans en traiter la cause de façon définitive.
Parmi les solutions alternatives ayant fait leur preuve dans le traitement de ce syndrome, figurent notamment certains nutriments (vitamines, minéraux), composés ou plantes pris sous la forme de compléments alimentaires.
Malheureusement, à ce jour, il existe très peu de sources d’informations sérieuses et fiables sur les méthodes holistiques permettant d’inverser les symptômes du SOPK, et peu de professionnels de santé formés pour les dispenser.
Pour les femmes atteintes de SOPK, la prise de complément peut dès lors rapidement devenir un casse-tête voire un risque, notamment lorsqu’elle n’est pas encadrée par un médecin et/ou que les produits choisis n’ont pas été développés par une entreprise sérieuse.
Alors, comment identifier le complément ou la formule qui conviendra à votre type de SOPK sans jouer aux apprentis-sorcières ? Comment évaluer les risques pour votre santé ? Comment savoir si le complément est adapté lorsque vous essayez de concevoir?
Chez Les Natives, nous sommes convaincues que les compléments alimentaires peuvent constituer de précieux alliés lorsqu’il s’agit d’inverser les symptômes du SOPK. Toutefois, leur efficacité va dépendre des informations et de l’encadrement dont vous disposerez pour faire vos choix.
Dans ce nouvel article fondé sur des données probantes, nous mettons à votre disposition les bonnes pratiques qui vous permettront d’engager le dialogue avec votre médecin sur le sujet des compléments alimentaires, et in fine, de faire un choix averti et éclairé tout en assurant votre sécurité.
1. L’aliment est ton premier médicament
Lorsqu’il s’agit de considérer l’alimentation comme une méthode de traitement, il est facile de sous-estimer sa puissance et son efficacité.
Si les compléments alimentaires m’ont été d’une grande aide pour inverser mon SOPK, c’est une modification profonde de mon alimentation qui m’a permise de reprendre le contrôle des mes symptômes.
Aussi, il me semble possible d’affirmer que lorsque nous adoptons une alimentation optimale et calibrée sur nos besoins spécifiques et individuels, les compléments alimentaires ne devraient en théorie pas être nécessaires.
A titre d’exemple, chez la femme SOPK, la graisse localisée au niveau de l’abdomen est bien souvent représentative d’une résistance à l’insuline. Plutôt que de dépenser son argent en compléments alimentaires vendus avec des promesses alléchantes qui sont rarement exaucées, elle aura dès lors mieux fait d’adopter les préceptes d’une alimentation destinée à inverser ses symptômes.
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Cependant, les compléments alimentaires peuvent s’avérer utiles lorsqu’ils sont administrés correctement. Il constitueront alors une variable d’ajustement et, en portant bien leur nom, viendront complémenter votre alimentation lorsque cela s’avèrera nécessaire.
En tout état de cause, la nourriture restera la meilleure source de nutrition et vous pourriez être surprises par son incroyable efficacité. Surtout, elle constitue une solution durable (et économe) pour maîtriser vos symptômes.
2. Fais équipe avec ton médecin
Comme nous l’évoquions dans les propos liminaires de cet article, il n’existe à ce jour que très peu de sources fiables et documentées sur les méthodes alternatives/holistiques d’inversion des symptômes du SOPK.
Le corollaire de ce constat fâcheux est que beaucoup d’entre nous seront tentées par l’automédication en considérant que quelques informations glanées sur le compte de la dernière naturopathe en vogue sur Instagram seront bien assez.
Le médicament se définit comme une “substance ou préparation administrée en vue d’établir un diagnostic médical, de traiter ou de prévenir une maladie, ou de restaurer, corriger, modifier des fonctions organiques” (Larousse).
Les compléments alimentaires n’échappent pas à cette définition et leur prise devrait dès lors toujours être encadrée par un professionnel de santé.
Nous vous exhortons donc à prendre garde aux informations dispensées sommairement et négligemment sur Internet. Aux invitations à essayer (et bien souvent acheter…) tel ou tel complément sans qu’il ne vous soit recommandé de consulter votre médecin, et surtout, lorsqu’il est fait fi d’un conflit d’intérêt manifeste puisque la personne qui vous “conseille” est bien souvent aussi celle qui souhaite vous vendre quelque chose.
Autrement dit, la prise d’un complément alimentaire sans la supervision d’un médecin est un risque que vous prenez pour votre santé, et nous choisirons le Vitex comme exemple pour les besoins de cette démonstration.
Si vous vous demandez quel praticien consulter, notre réponse sera directe et simple: choisissez quelqu’un en qui vous pouvez avoir confiance et qui sera à l’écoute de ce que vous avez à dire.
Malheureusement, à l’heure actuelle, il existe peu de médecins qui soient formés/sensibilisés à l’utilisation de l’alimentation et des interventions sur le mode de vie dans le traitement du syndrome des ovaires polykystiques.
Cela ne veut pas dire que ces professionnels de santé ne seront pas en mesure de vous aider!
Au contraire, soyez proactives ! Engagez le dialogue avec eux, imprimez des articles et emmenez-leur une copie en consultation.
J’ai moi-même associé ma médecin généraliste à ma démarche d’inversion holistique du SOPK. Je la considère comme la centralisatrice et coordinatrice de mon parcours de santé. Je la consulte notamment en amont de toute prise de complément alimentaire et elle conserve dans mon dossier, une copie de la composition des formules choisies.
En outre, les médecins fonctionnels et/ou naturopathe pourront vous être d’une grande aide pour la sélection et la prise de compléments alimentaires. En effet, ces derniers sont formés pour considérer le corps dans sa globalité et pour prescrire les tests nécessaires, surveiller les dosages et les progrès. Ils pourront aussi vous recommander les marques de compléments alimentaires les plus fiables. Toutefois, en France et à ce jour, il existe encore trop peu de ces professionnels qui soient spécialisés dans le traitement du SOPK.
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*Solence est un projet dédié à la construction d’une solution médicale qui sera recommandée et prise en charge dans le cadre de votre parcours de soin. En attendant ce jour, la solution librement accessible sur les stores, à la charge des patientes. Pour assurer la viabilité du projet, nous fixons nos tarifs à la mesure des exigences que nous nous imposons pour vous délivrer une solution et un contenu de qualité. En parallèle, nous travaillons activement pour obtenir la prise en charge de notre solution par des acteurs du monde de la santé. Si vous rencontrez des difficultés et que vous estimez que les tarifs ne sont pas adaptés à votre situation, je vous invite à m’écrire pour que nous puissions trouver une solution.
3. Interroge ton statut nutritionnel
Au risque de nous répéter, le désir (compréhensible) de faire disparaître les symptômes déplaisants du SOPK peut nous conduire à prendre telle herbe ou telle formule de compléments alimentaires, sans considérer au préalable l’alimentation comme une véritable voie d’accession à la santé et au bien-être.
Le SOPK se caractérise bien souvent par l’existence de carences nutritionnelles, comme par exemple un déficit en vitamines, oligo-éléments, acides gras essentiels ou encore en protéines. Or, les vitamines et les minéraux jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de notre organisme, qu’il s’agisse de notre métabolisme, du fonctionnement de notre cerveau ou de notre santé reproductive. Ainsi, bon nombre des symptômes apparents du SOPK peuvent être causés par une insuffisance nutritionnelle ou un déséquilibre alimentaire réversible.
Il est donc plus logique de commencer par évaluer votre statut nutritionnel afin de déterminer ensuite si la prise d’un complément alimentaire est nécessaire.
Bien souvent, les médicaments prescrits pour traiter les symptômes du SOPK, comme la pilule contraceptive ou encore la metformine, sont à l’origine des carences nutritionnelles constatées. Par exemple, la prise d’un contraceptif peut entraîner une carence en magnésium, sélénium et zinc, ainsi qu’en acide folique et vitamines B2, B6, B12, C et E (source). Dans le même registre, la metformine peut entraîner une carence en vitamine B12 (source), ce qui est susceptible d’entraîner des conséquences désastreuses, notamment si vous essayez de concevoir un enfant (source).
Ce qu’il faut retenir ici, c’est que dans bon nombre de cas, identifier et traiter une carence nutritionnelle sera bien plus bénéfique pour votre santé et votre fertilité que d’acheter le dernier supplément miracle promu sur Instagram.
4. Sois vigilante sur les allégations de santé
Les allégations de santé sont des affirmations figurant sur l’emballage de certains compléments ou denrées alimentaires et mettant en exergue les liens entre un nutriment donné et l’état de santé ou la réduction de certains facteurs de risques.
Les allégations font l’objet d’une réglementation européenne (cf. règlement (CE) n°1924/2006 du parlement européen et du conseil du 20 décembre 2006 concernant les allégations nutritionnelles et de santé portant sur les denrées alimentaires), et d’une régulation par l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et la commission européenne.
Le règlement (CE) n°1924/2006 encadre l’emploi d’allégations nutritionnelles et de santé et pose notamment le principe suivant: seules les allégations qui ont fait l’objet d’une autorisation communautaire peuvent être utilisées par les opérateurs du secteur alimentaire.
Toutefois, l’évaluation des preuves scientifiques qui sous-tendent les allégations n’est pas un pré requis à l’utilisation et à la commercialisation d’un complément alimentaire par une entreprise.
C’est pourquoi la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a réalisé depuis quelques années plusieurs enquêtes afin de vérifier la loyauté des messages délivrés par le secteur.
95 sites internet proposant l’achat en ligne de compléments alimentaires ont été contrôlés et de nombreuses non-conformité ont été relevées:
- 64 % des sites contrôlés utilisaient des allégations de santé non autorisées ou employées de manière non conforme;
- 49 % des sites contrôlés utilisaient des allégations thérapeutiques interdites.
Avant l’entrée en vigueur du règlement européen, lorsque le contrôle des allégations était encore effectué au niveau national par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), seules 20 % des allégations évaluées par cette dernière étaient fondées scientifiquement. Voyez-vous où nous voulons en venir?
En outre, nous vous invitons à accorder une vigilance particulière aux études qui sont parfois mises en avant par les sociétés commercialisant des compléments alimentaires.
En effet, bien souvent, l’étude en question aura été financée directement par l’entreprise auprès d’une société de marketing et les preuves scientifiques auront été élaborées artificiellement.
Pour déterminer l’efficacité d’un complément, il convient de se référer des études revues par des pairs et publiées dans une revue légitime.
Une étude scientifique de qualité présentera des essais effectués sur l’homme, de préférence en double aveugle, c’est à dire que ni le personnel soignant ni les participants ne sauront si le produit administré est un placebo ou la substance testée.
Soyez également attentives aux résultats affichés. Une étude scientifique pourra constater que la prise d’un complément alimentaire a “un effet” sans pour autant que cet effet soit assez significatif pour emporter un changement des symptômes du ou de la patiente.
Par exemple, de nombreuses études de qualité ont montré que la Berbérine avait un effet important sur les taux de glucose dans le sang des femmes atteintes du syndrome métabolique, tandis que s’agissant de l’inositol, plusieurs études ont montré que ce complément n’avait aucun effet significatif sur le poids (source).
Article relatif: Inositol et SOPK, ce que vous devez savoir au préalable
Enfin, nous vous invitons à garder à l’esprit les risques auxquels vous vous exposez si vous ne choisissez pas un complément alimentaire de qualité, en concertation avec un professionnel de santé qualifié:
- le risque d’interaction avec d’autres produits pharmaceutiques;
- acheter des produits dont les ingrédients actifs sont de mauvaise qualité ou en quantité inférieure à celle indiquée sur l’étiquette;
- être exposée à un produit contaminé en raison de mauvais procédés de fabrication.
Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsque nous envisageons de prendre des compléments alimentaires destinés à inverser les symptômes du SOPK, il convient de déterminer avec soin quels sont nos besoins et en quelles marques nous pouvons placer notre confiance.
Là encore, en marge de la prise de compléments alimentaires, ne sous-estimez pas le pouvoir de l’alimentation pour inverser les symptômes du SOPK, sans que cela n’implique à aucun moment, un régime restrictif.
5. Considère le complément alimentaire comme un médicament
Lorsque l’on souhaite traiter une maladie chronique à l’aide de compléments alimentaires, il est facile de considérer que, parce qu’un produit est disponible en libre service (et sans ordonnance) sur Internet ou dans les pharmacies, il ne représente pas un risque pour notre sécurité ou pour notre santé.
En effet, les compléments alimentaires sont des médicaments comme les autres et leur administration devrait systématiquement être encadrée par un médecin.
Compte-tenu de tous les arguments évoqués plus haut dans cet article, notre ultime recommandation est donc d’adopter une logique d’auto-discipline en validant systématiquement et préalablement la prise de tel ou tel complément avec votre médecin.
Ce que nous déplorerons ici, c’est que lorsqu’il s’agit de traiter le syndrome des ovaires polykystiques, les compléments alimentaires soient encore la plupart du temps considérés comme sans intérêt. La conséquence fâcheuse est que de nombreuses femmes se tourneront vers l’automédication faute d’un accompagnement et d’un encadrement adéquats.
Or, vous imaginez bien que si un complément alimentaire est vendu avec l’allégation selon laquelle il aurait la capacité de vous débarrasser de l’un ou de plusieurs de vos symptômes, il pourra tout aussi bien avoir un effet nocif et potentiellement dangereux pour votre santé.
A titre d’exemple, le chrome, qui est bien souvent commercialisé à l’attention des femmes pour aider à la perte de poids, pourrait avoir un effet cancérigène (source). Autre illustration: certaines études suggèrent que la berbérine, qui a fait ses preuves dans le traitement du SOPK de type insulino-résistant (source), pourrait interagir avec les antibiotiques et ainsi générer des problèmes cardiaques (source). De la même façon, trop de magnésium pourrait par exemple perturber votre équilibre en calcium.
Bien que nous ayons la conviction que les compléments alimentaires sont de précieux alliés dans une approche holistique et naturelle de la gestion d’un SOPK, nous vous invitons à vous référer systématiquement aux bonnes pratiques illustrées dans cet article avant de considérer toute prise de compléments alimentaires.
N’hésitez pas à nous faire part de toutes vos questions en commentaire.
A bientôt sur le blog.
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campo dit
Bonjour,
Merci beaucoup pour votre blog et vos précieux conseils qui sont une aide précieuse pour les femmes.
Comment savoir si notre LH est élevée?
Je vous remercie par avance pour votre réponse
Clara Stephenson dit
Bonjour. Merci beaucoup pour votre commentaire. Cela nous touche beaucoup. Pour connaître votre niveau de LH, il convient de vous faire prescrire un bilan hormonal par votre médecin. Il s’agit d’une simple prise de sang. Prenez soin de vous. A bientôt.