Etre atteinte du SOPK est loin d’être une partie plaisir. Parmi son lot de symptômes désagréables, citons l’acné, qui occupe très certainement le haut du podium ex aequo avec l’infertilité.
Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi et comment il est possible de traiter votre acné naturellement sans intervention médicamenteuse.
Le SOPK se définit comme un ensemble de symptômes liés à des cycles menstruels anovulatoires (absence d’ovulation) et un niveau élevé d’androgènes (hormones mâles).
C’est ce niveau élevé d’androgènes qui induit l’acné.
Syndrome sourd qui n’est pas considéré comme grave parce qu’il ne nous rendrait pas vraiment malade, le SOPK est pourtant associé à de réels risques pour la santé (maladies cardiovasculaires, diabète de type 2).
Les effets délétères de l’acné sur notre santé sont eux-aussi bien trop souvent minimisés. En effet, au-delà de l’aspect purement esthétique, l’acné génère souvent une baisse de l’estime de soi et un état dépressif qui conduiront à un repli sur soi.
Les traitements conventionnels de l’acné ne traitent pas ses causes
Mon acné est apparue à l’âge de 22 ans, lorsque j’ai souhaité arrêter la pilule contraceptive parce que je ne la supportais plus. A l’époque, je ne savais pas que mes problèmes de peau étaient liés à mon SOPK puisque je n’avais pas encore été diagnostiquée.
J’ai passé les dix années qui ont suivi à consulter dermatologues et gynécologues. Ils n’avaient qu’une seule stratégie à me proposer: la pilule contraceptive ou les antibiotiques.
Sur leurs conseils, j’ai jonglé entre plusieurs pilules qui ne me convenaient pas et régulièrement avalé des antibiotiques, sans jamais que l’on ne cherche à comprendre ce qui pouvait bien causer mon acné.
Je présentais pourtant le tableau clinique typique d’un SOPK depuis l’adolescence. Des échographies ovariennes avaient montré que mes ovaires étaient d’aspect polykystique. Je n’avais jamais eu de règles irrégulières tandis que mon acné était un signe manifeste de mon hyper-androgénie.
Combien de fois me suis-je sentie impuissante face à cette peau disgrâcieuse? Accablée, je me réfugiais dans les aliments gras et sucrés pour trouver du réconfort, ce qui ne faisait qu’aggraver mon état.
Les traitements proposés par la médecine conventionnelle ne font que masquer l’acné de façon temporaire mais ne s’attaquent pas à ses causes premières.
Bien pire, ces traitements ont des effets délétères sur notre santé.
Chez Les Natives, nous sommes par convaincues que la pilule contraceptive devrait constituer un ultime recours et non une thérapie de première intention pour le SOPK. Surtout lorsque l’acné est la préoccupation principale.
Pourquoi ? Car il a été démontré que la pilule contraceptive peut provoquer des carences en nutriments ((Palmery, Saraceno et al. 2013) et une augmentation de la résistance à l’insuline (Petersen 2002, Mastorakos, Koliopoulos et al. 2006, Piltonen, Puurunen et al. 2012). Il a même été observé que certaines pilules contraceptives augmentent les biomarqueurs de l’inflammation (Hoeger, Davidson et al. 2008, de Medeiros, de Medeiros et al. 2018).
Toujours pas convaincue?
La spironolactone, un anti-androgène, altère l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Or le SOPK se caractérise précisément par un déséquilibre de ce dernier. Autre exemple, la cyproterone, également connue sous le nom d’Androcur et que l’on retrouve notamment dans la pilule contraceptive Diane, est associée à un risque élevé de thrombose.
Quant aux antibiotiques, ils peuvent déséquilibrer notre flore intestinale (Jernberg, Löfmark et al. 2010, Lange, Buerger et al. 2016) et diminuer sensiblement la diversité bactérienne de notre microbiote (source).
L’inconvénient des traitements conventionnels et que dès lors qu’ils sont stoppés, l’acné revient généralement de plus belle. Comme si le corps se vengeait…
Leur principal écueil: ils échouent à traiter les causes premières de l’acné (et de votre SOPK).
Ce sont l’inflammation et la résistance à l’insuline qui sont à l’origine de votre acné
Chez la femme atteinte du syndrome des ovaires polykystiques, l’acné est causée par un taux anormalement élevé d’androgènes comme par exemple, la testostérone (Uysal, Sahin et al. 2017, Franik, Bizoń et al. 2018).
Article relatif: Guide pratique du SOPK (causes, symptômes, traitements)
Alors, qu’est-ce qui cause l’hyperandrogénie chez les femmes atteintes du SOPK ? La réponse est la résistance à l’insuline et/ou l’inflammation chronique.
Toutes les femmes atteintes de SOPK ne souffrent pas de résistance à l’insuline, mais celles qui en souffrent sont plus susceptibles d’avoir un taux élevé d’androgènes. Cela signifie qu’elles sont également plus susceptibles de souffrir d’acné et d’autres problèmes de peau liés au SOPK.
L’inflammation chronique, quant à elle, est un problème universel pour les femmes atteintes du SOPK. Il s’agit d’un état dans lequel votre système immunitaire est constamment activé, ce qui peut générer bon nombre de maladies chroniques et aggrave votre SOPK.
Article relatif: Alimentation et inflammation chez la femme SOPK
Le constat est simple: pour traiter votre acné, il faudra apprendre à optimiser votre réponse insulinique et calmer votre inflammation chronique.
Or l’arme la plus efficace pour agir sur ces deux moteurs du SOPK, et donc traiter votre acné, consistera en une modification de vos habitudes alimentaires.
La modification de vos habitudes alimentaires sera le seul traitement efficace contre votre acné
Il existe de nombreux médicaments qui pourront artificiellement mais surtout temporairement masquer vos symptômes en agissant sur le taux de vos hormones.
Toutefois, si vous souhaitez trouver une solution durable et respectueuse de votre santé à vos problèmes, la nutrition est de loin l’option la plus sûre et la plus efficace pour vous débarrasser une bonne fois pour toute de votre acné.
L’équation est simple: lorsque vous adoptez une alimentation adaptée, vous traitez les causes sous-jacentes de votre SOPK et donc ses symptômes parmi lesquels l’acné.
Lorsque j’ai adopté les préceptes d’une alimentation dédiées à l’inversion du SOPK, mon acné s’est améliorée dès les premières semaines. Ma peau était moins réactive et mes kystes se résorbaient. Au bout de quelques mois, je n’avais plus que quelques boutons occasionnels.
Il existe de nombreux aliments que la femme atteinte de SOPK doit éviter car ils sont pro-inflammatoires. Certains aliments sont inflammatoires par nature. Citons notamment l’huile de palme, l’huile de tournesol, et les omégas 6 lorsqu’ils sont consommés en excès. Certains aliments comme le gluten ou les laitages peuvent endommager notre barrière intestinale. Cette dernière laisse alors fuir des toxines de l’intestin vers le sang, ce qui entraîne une réaction de notre système immunitaire.
Lorsque j’ai été diagnostiquée, un test d’intolérances alimentaires aux IgG effectué avec l’aide de mon naturopathe et de mon médecin généraliste m’a permis d’identifier que le gluten, les laitages, les oeufs, l’ail et l’ananas entraînaient chez moi une forte réaction inflammatoire. En stoppant totalement la consommation de ces aliments et à l’aide de compléments alimentaires, j’ai pu réparer ma paroi intestinale et me débarrasser de bon nombre de symptômes (notamment acné et ballonnements).
Dans de nombreux cas, notre réponse inflammatoire est si bien conçue que nous ne nous apercevons même pas que certains aliments posent problème. Considérez dès lors votre acné comme l’opportunité de prendre votre santé à bras le corps.
Nos habitudes alimentaires sont primordiales lorsque l’on est atteint du SOPK. Pas seulement pour traiter l’acné mais pour prévenir tous les risques associés avec cette maladie.
Les problèmes de santé métabolique comme la prise de poids, la résistance à l’insuline, l’hypertension artérielle ou la stéatose hépatique non alcoolique sont tous causés par une inflammation chronique (Furman, Campisi et al. 2019). Les déséquilibres hormonaux propres au SOPK également.
Article relatif: SOPK, insuline et santé métabolique
Alors comment adopter une alimentation anti-inflammatoire, respectueuse de votre santé métabolique et adaptée à votre SOPK?
Le première chose à faire est de vous tenir éloignée, dans la mesure du possible, des aliments transformés et des aliments favorisant l’inflammation (sucre, gluten, produits laitiers).
Privilégiez une alimentation riche en protéines maigres, en légumes verts et en bonnes graisses, en incorporant à chaque repas des glucides complets et de bonne qualité en petite quantité. En mangeant de petites quantités de glucides à chaque repas (en présence de graisses et de protéines), vous réduirez notamment la vitesse à laquelle votre taux de glycémie varie. Cela permettra, au fil du temps, d’augmenter votre sensibilité à l’insuline.
J’ai bien conscience qu’introduire ce type de changements dans vos habitudes alimentaires pourra sembler difficile et compliqué à mettre en place au départ. Mais en procédant petit à petit, avec souplesse et sans dogmatisme, il n’y a aucune raison que vous n’y parveniez pas.
Surtout, gardez bien à l’esprit que ces nouvelles habitudes alimentaires peuvent vous permettre d’inverser tous les symptômes de votre SOPK et pas seulement votre acné. Lorsque vous commencerez à retrouver votre énergie, un bon sommeil et un corps libéré de bon nombre de désagréments, c’est naturellement que vous vous tournerez vers les bons aliments.
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