Obtenir une information fiable sur le SOPK et les traitements qui sont à votre disposition pour tenter de le juguler n’est pas chose aisée.
Si vous avez choisi une approche thérapeutique naturelle et que vous tentez d’identifier les compléments alimentaires qui pourraient éventuellement vous aider, la difficulté se corsera encore un peu plus.
Certains sites Internet ou comptes Instagram font fi d’un conflit d’intérêt manifeste et vous vanterons les mérites d’un produit en le vendant également sur leur site.
L’inositol, un complément alimentaire dont l’efficacité dans le traitement du SOPK n’est plus à démontrer, n’échappe pas à cet écueil.
Dans cet article, Les Natives vous disent tout ce qu’il y a à savoir sur l’inositol afin que vous puissiez, en concertation avec votre médecin, effectuer un choix averti et éclairé.
Au programme: examen critique et conseils avisés.
1. L’inositol dans le traitement du SOPK
L’inositol est une molécule organique (dont il existe 9 structures ou “isomères” différents) qui est présente dans la plupart des aliments et qui peut être synthétisée par l’organisme sous forme de myo-inositol. Elle est l’un des constituants essentiels de l’organisme et joue un rôle précieux dans la transmission des signaux cellulaires.
Le myo-inositol est la structure de l’inositol la plus fréquemment rencontrée et la plus utilisée dans les compléments alimentaires. Les marques de compléments alimentaires commercialisent parfois également une combinaison de myo-inositol et de D-chiro-inositol. Pour les besoins de cet article, la notion d’inositol renverra donc à des produits ou compléments alimentaires contenant soit du myo-inositol, soit du D-chiro-inositol, soit une combinaison des deux.
Dans l’organisme, l’inositol est présente dans tous les tissus, et plus particulièrement dans le cerveau, le coeur, le foie et les tissus nerveux. La molécule est impliquée dans la croissance des cellules mais aussi dans la régulation de l’humeur en agissant au niveau des neurotransmetteurs tels que la sérotonine ou encore la dopamine.
En outre, l’inositol joue un rôle au niveau du cholestérol et de la glycémie et s’avère donc cruciale pour le métabolisme des glucides et des lipides.
Lorsque l’on est atteinte du syndrome des ovaires polykystiques, l’inositol n’est pas synthétisée ni utilisée correctement. Ce dysfonctionnement impacte alors la régulation de l’insuline, ce qui générera un déséquilibre hormonal se manifestant par les symptômes typiques de cette pathologie.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, de nombreuses recherches scientifiques ont démontré que la prise d’inositol peut avoir de nombreux effets bénéfiques sur certains mécanismes moteurs du SOPK, dont notamment la sensibilité à l’insuline et les niveaux de testostérone libre. En agissant sur ces derniers, l’inositol peut donc aider à l’inversion des symptômes du SOPK et contribuer à améliorer la fertilité.
Il existe donc de nombreuses (bonnes) raisons d’intégrer l’inositol comme composante d’une approche thérapeutique globale du SOPK.
Avec cet article, nous souhaitons mettre à votre disposition une information fiable et exhaustive sur cette molécule et vous dire tout ce que vous devez savoir au préalable.
2. Les effets de l’inositol sur le métabolisme et la gestion du poids
Inositol et santé métabolique de la femme SOPK
A ce jour, la recherche scientifique a d’ores et déjà largement démontré que la prise d’inositol peut avoir un effet positif sur notre santé métabolique.
Dans une revue d’essais cliniques randomisés, les chercheurs ont constaté que le myo-inositol améliore significativement le tableau clinique hormonal des femmes atteintes de SOPK. Il agit positivement sur les ratios insuline/glucides et sur le cholestérol.
En outre, les effets de l’inositol sur notre santé métabolique et cardiovasculaire sont constatés tant pour les femmes présentant un SOPK avec un poids “normal” et ne présentant pas de résistance à l’insuline, que pour les femmes en surpoids qui n’en présentent pas (source).
A cet égard, il est à noter que le D-chiro-inositol (l’un des composés de l’inositol) peut significativement améliorer la santé métabolique des femmes SOPK qui présentent une résistance à l’insuline:
- 600 mg par jour de D-chiro-inositol permettraient d’améliorer le taux d’insuline et les niveaux d’androgènes des femmes SOPK qui ont un poids “normal” (source);
- 1000 mg par jour de D-chiro-inositol ont permis d’optimiser les indicateurs métaboliques et cardiovasculaires d’un échantillon plus large de femmes atteintes du SOPK (source).
Le D-chiro-inositol est particulièrement indiqué pour les femmes SOPK qui ont un risque héréditaire de développer un diabète de type II puisqu’elles seront de ce fait génétiquement davantage susceptibles d’être pauvres en D-chiro-inositol (source).
Contrairement au myo-inositol, le rôle joué par le D-chiro-inositol au niveau ovarien reste controversé, avec une dégradation de la qualité ovocytaire et de la réponse ovarienne lors de l’utilisation de fortes doses de D-chiro-inositol pendant des périodes prolongées (source).
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Qu’en est-il de la perte de poids?
Environ 70% des femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques sont en surpoids. Bien souvent, les patientes traînent derrière elles de longues années de batailles avec la nourriture, contre leur propre corps et au détriment de leur santé. Les régimes draconiens et les compulsions alimentaires ne font, in fine, qu’aggraver leurs symptômes sans jamais leur apporter la délivrance tant attendue: vivre bien dans son corps.
J’ai moi-même connu l’ironie consistant à me priver de nourriture pour me débarrasser de kilos superflus autour de l’abdomen qui n’avaient rien à voir avec ce que je mangeais mais tout à avoir avec un début de résistance à l’insuline provoqué par un SOPK non diagnostiqué.
L’une des réponses faciles (et culpabilisantes) souvent donnée aux patientes atteintes du SOPK est que perdre du poids réglera leur problème: “mangez moins, bougez plus, vous verrez, ça ira mieux!“. Faites table rase de cette culpabilité: vous expérimentez ces symptômes parce que vous êtes atteinte du syndrome des ovaires pokykystiques, pas parce que vous êtes en surpoids. Le fait est qu’en vous attaquant aux causes profondes de votre syndrome, vous initierez des changements dans votre corps qui vous permettrons ensuite naturellement et mécaniquement de perdre du poids.
Qu’en est t’il de l’inositol et de ses effets sur le poids? De nombreuses marques de compléments alimentaires contiennent une combinaison de myo-inositol et de D-chiro-inositol pour un ratio (40 myo-inositol / 1 D-chiro-inositol) et sont présentées comme pouvant aider à la perte de poids.
Considérations sur les compléments alimentaires contenant une combinaison de myo-inositol et de D-chiro-inositol:
Chez les femmes en bonne santé, le rapport physiologique entre myo-inositol et D-chiro-inositol dans les follicules ovariens est de 100 contre 1, c’est-à-dire une abondance de myo-inositol pour une petite présence de D-chiro-inositol (source). En revanche, chez la femme atteinte du SOPK, ce rapport est dramatiquement modifié au détriment du myo-inositol avec un excès de D-chiro-inositol dû notamment à l’hyperinsulinémie (source). Cette déficience en myo-inositol compromet le signal de la FSH (“follicule stimulating hormone“), l’hormone “clé” dans le processus de maturation des follicules, ce qui entraîne une réduction de la qualité des ovocytes, et potentiellement, des cycles anovulatoires (source).
Compte-tenu des rôles physiologiques joués par ces deux composés d’inositol, une combinaison de myo-inositol et D-chiro-inositol a été avancée comme pouvant constituer un traitement alternatif efficace pour améliorer la fertilité des femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (source).
Toutefois, aucun changement de l’indice de masse corporelle (IMC) n’a été décelé chez les patientes ayant reçu une combinaison 40/1 de myo-inositol et de D-chiro-inositol par rapport à celles ayant reçu uniquement du myo-inositol (source).
En outre, et s’agissant des effets de l’inositol sur le poids, d’autres études ont montré qu’une prise de myo-inositol sur une longue période n’a qu’un impact très modéré sur le surpoids des patientes (source), ou bien encore que la prise d’inositol n’affecte pas le poids corporel de celles ayant un poids normal au départ.
3. Intérêt de l’inositol dans le traitement de l’acné, de l’hirsutisme et de la dépression
Acné
L’acné est l’une des manifestations les plus visibles des mécanismes à l’oeuvre dans l’expression du syndrome des ovaires polykystiques (niveau élevé d’androgènes, inflammation chronique de bas grade et résistance à l’insuline).
Elle constitue aussi parfois l’un des symptômes que l’on minimise. Nous nous entendons dire : “il ne s’agit que de quelques petits problèmes de peau“. Et pourtant, être atteinte d’une acné kystique à l’âge adulte, outre certains désagréments évidents (douleurs, cicatrices, etc.) peut sérieusement affecter l’estime de soi voire même induire un état dépressif.
Chez Les Natives, nous ne prenons pas l’acné à la légère et considérons que le traitement des problèmes de peau liés au SOPK est tout aussi important que celui de l’inflammation ou de la résistance à l’insuline. La bonne nouvelle est que la plupart du temps, en traitant les causes profondes du SOPK que sont la résistance à l’insuline et l’inflammation, vous constaterez mécaniquement une amélioration de l’état de votre peau.
Article relatif: Acné et SOPK – Ce que vous devez absolument savoir
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S’agissant de l’intérêt de l’inositol dans le traitement de l’acné, une seule étude nous donne des indications quant à sa potentielle efficacité (Zacchè et al., 2009, 19551544). Au cours de celle-ci, il a été constaté pour la moitié des femmes atteintes du SOPK qui avaient participé à l’étude, que leur acné (qui était modérée à grave) avait disparue au bout de six mois. Certaines d’entres elles (les patientes présentant un hirsutisme très prononcé) n’ont en revanche pas vu leur acné s’améliorer.
L’inositol présente donc un intérêt évident dans le traitement de l’acné liée au syndrome des ovaires polykystiques.
La prise de compléments alimentaires ne peut toutefois pas, selon nous, remplacer une alimentation anti-SOPK qui, comme pour les autres symptômes du SOPK, est encore la meilleure arme pour obtenir des résultats.
Article relatif: Pourquoi le sucre et les produits laitiers aggravent votre acné
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Hirsutisme
Chez Les Natives, nous avons conscience que l’hirsutisme est probablement l’un des symptômes si ce n’est LE symptôme le plus difficile à gérer pour les femmes atteintes du SOPK qui en présente les signes cliniques.
Il ne s’agit ni plus ni moins que de la représentation (poussée à son paroxysme) de la caractéristique commune à absolument toutes les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques: un niveau élevé d’hormones mâles (ou “androgènes”).
Hirsutisme: apparition d’une pilosité dans des zones dites masculines, normalement glabres (dépourvues de poils) chez la femme (visage, poitrine, dos, fesses, face antérieure des cuisses, etc.).
Elle est généralement due à une production excessive d’hormones mâles (androgènes comme la testostérone ) ou à une sensibilité augmentée de la peau à des taux normaux d’androgènes (source).
Il a été démontré très clairement par les études scientifiques que l’hirsutisme s’accompagne d’une diminution de la qualité de vie des patientes et peut entraîner une dépression (source). Comment pourrait-il en être autrement d’un symptôme qui entame purement et simplement notre féminité?
L’inositol pourrait aider à lutter contre l’hirsutisme car il a été démontré qu’il permet de faire baisser les niveaux d’insuline dans le sang. Or, un taux d’insuline bas signifie des niveaux d’androgènes bas.
Aussi, lors d’une étude scientifique pendant laquelle il a été donné 4000 mg de myo-inositol par jour à des patientes atteintes du SOPK ne prenant aucun médicament régulateur d’hormones, il a été noté une amélioration (relativement faible) de l’hirsutisme (source).
Une autre étude a montré une amélioration légèrement plus prononcée des femmes présentant un hirsutisme léger au bout de six mois de traitement. Toutefois, parmi celles présentant une pilosité anormalement sévère au début du traitement, la moitié d’entre elles n’a montré aucune amélioration à l’issue de l’essai (source).
Là encore, l’inositol ne peut pas, selon nous, se substituer à une modification des habitudes alimentaires. En effet, le niveau d’insuline dans le sang devrait avant tout être régulé par une stabilisation de la glycémie. Celle-ci devrait s’obtenir principalement par l’adoption d’une alimentation pauvre en sucres et une consommation raisonnée de glucides.
Article relatif: SOPK, insuline et santé métabolique
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Anxiété et dépression
Les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques minimisent bien souvent l’impact du SOPK sur leur capacité à gérer le stress et sur leur sensibilité émotionnelle.
Il m’a moi-même fallu plusieurs années avant de réaliser le rôle que jouait le mental dans l’expression de mon SOPK. J’avais adopté les bonnes pratiques d’une alimentation anti-SOPK, remplacé la course à pied et le cardio intensif par le yoga, suivi un programme micro-nutritionnel en concertation avec mon médecin généraliste et mon naturopathe et pourtant, je ne parvenais pas à rétablir mes cycles ovulatoires. Lorsqu’enfin, j’ai compris qu’en terme de gestion du stress, je ne dansais pas sur un pied d’égalité avec les femmes de mon entourage (des collègues ou amies non SOPK), j’ai commencé à prendre des mesures concrètes pour modifier mon état d’esprit et faire descendre d’un cran la tension qui m’habitait en permanence. J’ai appris à ralentir, à vivre (autant que possible) dans le moment présent, à me ménager. J’ai appris à dire “non” lorsque ce que l’on me proposait n’était pas compatible avec mes priorités en termes de santé. J’ai même changé de job… Depuis, j’ai retrouvé mes cycles.
Alors que nous dit la science sur les liens entre SOPK et santé mentale? Et bien, elle est assez éloquente…
Tout d’abord, les épisodes dépressifs seraient trois fois plus important (source) voire huit fois plus important (source) chez les femmes atteintes du SOPK que chez les femmes en bonne santé.
Ensuite, les études scientifiques nous montrent aussi que les femmes atteintes du SOPK présentent une tendance plus élevée à l’anxiété, à l’inquiétude, aux phobies et à la douleur, par rapport à des femmes du même âge et du même poids n’étant pas atteintes du SOPK (source).
Quid des bénéfices de l’inositol pour la santé mentale des femmes atteintes du SOPK?
Il a été démontré que l’inositol peut présenter des effets bénéfiques sur la santé mentale à plusieurs égards:
- une étude scientifique a montré qu’il peut être utilisé avec succès dans le traitement de la boulimie et des troubles du comportement alimentaire (source);
- une supplémentation en inositol aurait également des effets bénéfiques (bien que relativement faibles) sur la dépression (source);
- l’inositol pourrait notamment être particulièrement efficace pour le traitement du trouble dysphorique prémenstruel (source), une forme sévère du syndrome prémenstruel impliquant des symptômes d’ordre psychiatrique ;
- enfin, un essai clinique a démontré que la prise de 18 000 mg d’inositol par jour était plus efficace que la fluvoxamine, un anti-dépresseur (source) dans le traitement de la dépression.
4. Myo-inositol, fertilité et conception
En matière de fertilité, la recherche scientifique est assez concluante s’agissant des bénéfices d’une supplémentation en Inositol.
Lors d’une étude portant sur les résultats de fécondation in vitro (“FIV”) de femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques et en situation de surpoids, 32% des femmes prenant du myo-inositol ont eu une grossesse réussie au cours de la période d’étude contre 12% des femmes ne prenant que de l’acide folique sans inositol (source).
Compte-tenu de l’état de la recherche et de la parfaite innocuité de l’inositol, il nous semble dès lors qu’une supplémentation en inositol devrait systématiquement être proposée aux femmes SOPK suivant un parcours de procréation médicalement assistée (“PMA”).
En outre, le myo-inositol permettrait d’améliorer la qualité des ovocytes et de réduire le risque d’hypertimulation ovarienne dans le cadre d’une induction médicamenteuse de l’ovulation (Papaleo et autres, 2009, PMID 18462730; Ciotta et autres, 2011, PMID: 21744744).
Enfin, une prise de myo-inositol pendant trois mois améliorerait d’environ 50% les taux de grossesse lors de l’insémination de patientes souffrant de SOPK, et ce indépendant du fait que ces dernières présente une résistance à l’insuline ou non (source).
En effet, chez Les Natives, nous militons pour qu’il soit donné aux femmes tous les moyens de maximiser leurs chances de concevoir en PMA en bénéficiant, en marge des protocoles médicamenteux, d’une approche globale de leur santé et de leur fertilité.
Inositol vs. Metformine/Clomid pour augmenter vos chances de concevoir:
Les compléments alimentaires contenant une combinaison de myo-inositol et d’acide folique seraient également plus efficace que la metformine (un médicament anti-diabétique) pour rétablir l’ovulation et permettre une grossesse naturelle chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques. En effet, sur une période d’étude d’une durée de six mois, une combinaison de myo-inositol et d’acide folique a permis d’obtenir un taux de grossesse naturelle de l’ordre de 30%, contre 18% pour les femmes prenant de la metformine (source).
Mieux encore, quand il s’agit d’améliorer la sensibilité à l’insuline, de faire baisser la testostérone ou d’améliorer les marqueurs de l’inflammation, il a été démontré que le myo-inositol surpasse la metformine (source).
Ce que ces études nous disent c’est que, dans le cadre d’une approche thérapeutique globale du SOPK, il est tout à fait opportun de discuter avec votre médecin d’une supplémentation en myo-inositol avant de considérer l’option médicamenteuse de la Metformine, susceptible de s’accompagner d’effets secondaires comme notamment, l’asthénie ou la déplétion en vitamine B12.
En outre, l’inositol pourrait même surpasser le clomid pour induire l’ovulation chez les patientes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (source).
Au-delà des bénéfices du myo-inositol dans le cadre d’un parcours d’aide à la procréation, et plus généralement, un complément composé de 2000 mg de myo-inositol et de 200 μg d’acide folique, pris deux fois par jour pendant au moins 3 mois, serait plus efficace que la pilule contraceptive pour faire baisser les niveaux d’hormone anti-müllerienne et donc le nombre de follicules ovariens (source).
Avertissement sur la supplémentation en D-chiro-inositol pour les femmes essayant de concevoir:
Nous l’explicitons un peu plus haut dans cet article: le D-chiro-inositol se révèle prometteur pour l’amélioration des dérèglements typiques du SOPK. Notamment, il permet d’améliorer la fonction ovarienne des patientes, que celles-ci aient un poids normal (source) ou qu’elles soient en surpoids (source).
Mais une étude a montré qu’une forte dose de D-chiro-inositol administrée à des femmes atteintes du SOPK lors d’un cycle de fécondation in vitro affecterait négativement la qualité des ovocytes (source).
En outre, les études comparant directement le D-chiro-inositol au myo-inositol montrent que ce dernier semblerait plus efficace pour maximiser la fertilité chez les patientes faisant l’objet d’une fécondation in vitro par rapport au D-chiro-inositol (source).
Pour celles qui essayent de concevoir, une supplémentation en myo-inositol serait dès lors mieux adaptée qu’une supplémentation en D-chiro-inositol, l’opportunité de choisir l’une ou l’autre devant en tout état de cause être discutée avec votre médecin.
5. Effets secondaires et risques associés à la prise d’inositol
Avant même d’aborder les potentiels effets secondaires et/ou risques associés à la prise d’un complément alimentaire à base d’inositol, nous aimerions ici rappeler à quel point il est important de se faire accompagner d’une équipe de praticiens de santé lorsque l’on souhaite traiter et inverser son SOPK.
Le syndrome des ovaires polykystiques est une pathologie complexe qui nécessite une approche thérapeutique globale et trans-disciplinaire.
L’idéal est de se constituer une “team” de professionnels (gynécologue, naturopathe, nutritionniste, acupuncteur, ostéopathe, endocrinologue, psychologue, etc.), coordonnée par un médecin de confiance et facilement accessible (par exemple, votre médecin généraliste), et que vous pourrez solliciter périodiquement afin de faire le point sur l’évolution de vos symptômes.
La prise de compléments alimentaires devrait nécessairement s’inscrire dans un tel cadre, et ne devrait jamais se faire sans la supervision d’un praticien de santé qualifié.
Soyez vigilantes dans le choix de vos compléments alimentaire:Le marché des compléments alimentaires n’est pas suffisamment réglementé et nous vous invitons dès lors à la plus grande vigilance dans le choix des substances, des marques et des dosages. Idéalement, votre médecin généraliste devrait conserver une photographie de la composition de tous les compléments alimentaires que vous prenez en lien avec votre SOPK et vous devriez choisir de privilégier un tel ou d’abandonner tel autre en concertation avec lui.En outre, compte-tenu de tout ce que nous explicitons plus haut dans cet article, nous vous recommandons d’accorder une attention particulière au type d’inositol (myo-inositol ou D-chiro-inositol) que contiennent les compléments ainsi qu’à leur dosage (la recherche scientifique ayant montré que les effets bénéfiques de l’inositol sont obtenus à partir de 2000 gr d’inositol, 2 fois par jour). Si le site interne, la société ou le professionnel vous en proposant ne met pas à votre disposition ces informations (nous avons notamment identifié un compte Instagram dans ce cas), alors nous vous exhortons à fuir et à privilégier une marque en laquelle vous pouvez avoir confiance.
Enfin, comme nous vous l’expliquons dans la section de cet article relative à la prise d’inositol pour améliorer la fertilité, soyez vigilante à la prise de D-chiro-inositol si vous essayez de concevoir. En effet, ce dernier peut nuire à la qualité des ovocytes des patientes ne présentant pas de résistance à l’insuline et/ou d’hyperglycémie (source).
Pour conclure, sachez qu’il existe un consensus scientifique sur l’innocuité de l’inositol. Il a par exemple été démontré qu’il n’existe aucune contre-indication à administrer une dose de 4000 mg par jour de myo-inositol pendant la grossesse (source).
Nos tips pour la prise de compléments alimentaires à base d’inositol:
- Si compte-tenu des effets bénéfiques sur la santé métabolique des femmes souffrant du SOPK, vous envisagez de vous supplémenter en D-chiro-inositol, un dosage de 500 mg par jour est un bon début. Il s’agit du dosage qui a été utilisé dans le cadre de l’essai clinique ayant démontré que le D-chiro-inositol est susceptible de bénéficier davantage aux femmes présentant un risque héréditaire de développer un diabète de type II. Nous rappelons cependant que le D-chiro-inositol est à éviter si vous essayez de concevoir.
- Vous n’avez aucune raison de préférer un complément alimentaire contenant un ratio 40/1 de myo-inositol et de D-chiro-inositol sur un complément contenant uniquement du myo-inositol. En effet, cette combinaison n’est pas plus efficace que les autres formulations dans le traitement des symptômes du SOPK (source), et le myo-inositol est tout aussi performant pour rétablir l’ovulation que la prise d’une combinaison myo-inosito/D-chiro-inositol (source).
6. Nos conseils pour optimiser votre supplémentation en inositol
A ce jour, la recherche scientifique a largement démontré que l’inositol peut s’avérer être un allié efficace pour inverser certains de nos symptômes (acné, hirsutisme ou encore anxiété et dépression) et qu’il peut également nous aider à maximiser nos chances de concevoir.
Ces résultats reflètent l’action de l’inositol sur les principaux moteurs du syndrome des ovaires polykystiques, et notamment sur la résistance à l’insuline et les niveaux d’androgènes.
Mais quand il s’agit d’inverser nos symptômes et de rétablir notre santé sur le long terme, l’efficacité de l’inositol n’est que le reflet de la nécessité d’agir sur les causes profondes du SOPK et ne représente alors qu’une partie de l’équation.
Une supplémentation en inositol vous aidera, dans une certaine mesure, à améliorer l’expression de vos symptômes mais seule une intervention durable sur vos habitudes alimentaires et votre mode de vie vous permettront de mettre en sommeil les moteurs du SOPK et d’atteindre un état de pleine santé.
Article relatif: Guide pratique du SOPK (causes, symptômes, traitements)
Article relatif: Les principes d’une alimentation anti-SOPK
Cette approche est au coeur de la philosophie des Natives, qui consiste à privilégier, en parallèle de toute approche médicamenteuse du SOPK, l’adoption d’un mode de vie permettant à la femme d’optimiser sa santé sur le long terme et de façon naturelle.
Prenez soin de vous et à bientôt sur Les Natives.
Clara
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Bonjour,
Merci pour cet article, très intéressant. Je souhaite prendre de l’inositol, j’hésite entre Zytolia et Gynositol, qu’en pensez vous svp?
Avez vous des préférences ou recommandations pour cet achat?
Merci par avance pour votre retour,
Bonne journée
Cdlt, Laura
Bonjour Laura. Merci beaucoup pour votre commentaire. Le choix de l’une ou de l’autre marque va notamment dépendre des autres compléments alimentaires que vous prenez par ailleurs, de votre alimentation, de votre capacité à assimiler l’acide folique (cf. notre article relatif au gène MTHFR, mais aussi de votre désir de concevoir ou non. Nous vous invitons donc à faire ce choix en concertation avec votre médecin. Prenez bien soin de vous et à bientôt.
Merci pour les explications. Je suis une sopk. Et hyperandrogénie. Et je souhaite concevoir. Je tiens à informer que je ne connaissais pas cette maladie. Jusqu’à 2ans ou le gynécologue me la dit. On ma prescrit chirofert plus pendant 7mois. Dont il est composé du crome, d chiro inositol, magnésium.
Et rien d’autre et je voudrais s’avoir si je peux ajouter d’autres vitamines tel que b12. Et la nac. Merci de votre réponse
Bonjour Rebecca. Merci pour votre commentaire et pour votre intérêt. La prise de vitamines, minéraux et/ou anti-oxydants en complément du Chirofol que votre médecin vous a prescrit devrait être discutée directement avec ce dernier, en fonction de votre situation (souhait de réguler vos cycles, de concevoir, etc). En effet, bien que ces associations ne nous semblent pas problématiques, il convient de prévenir tout surdosage mais aussi de vous assurer de l’adéquation des compléments avec vos besoins. Pour cela, vous avez besoin de votre médecin. A très bientôt sur LN.