SOPK, quatre lettres pour former un acronyme aux sonorités peu amicales et inconnues de la plupart. Le syndrome des ovaires polykystiques est pourtant une pathologie commune qui touche 1 femme sur 10. Dans certains pays, 1 femme sur 5 serait touchée. Le SOPK est d’ailleurs considéré comme la pathologie endocrinienne la plus commune chez la femme (Franks, 2001).
Ces nombres vertigineux n’empêchent pas un désordre hormonal lourd de conséquences et de risques pour la santé des femmes de continuer à passer sous les radars en France.
Celles qui, souvent après de longues années et de nombreuses consultations, obtiennent enfin un diagnostique, manquent d’information, de solutions et d’accompagnement.
Ches Les Natives, nous avons le souhait de contribuer à faire connaître le SOPK plus largement en France. Et à donner aux femmes atteintes de ce syndrome les outils dont elles ont besoin pour mettre leurs hormones sous contrôle.
Ce guide a vocation à vous fournir les connaissances essentielles pour appréhender votre SOPK et à vous donner une vue d’ensemble sur:
- sa nature;
- son diagnostic;
- ses symptômes;
- ses conséquences sur votre santé et votre fertilité;
- son traitement.
Si vous expérimentez depuis votre puberté des symptômes comme l’acné, des règles irrégulières, de la fatigue chronique, de l’anxiété, des problèmes de surpoids, des désordres alimentaires, de l’hirsutisme, cet article est pour vous.
Le SOPK c’est quoi?
Le syndrome des ovaires polykystiques ou syndrome de Stein-Leventhal est une pathologie du système endocrinien (l’ensemble d’organes et de tissus qui libèrent dans notre sang les hormones régulant la croissance, le développement et la fonction de nombreux tissus en plus de coordonner les processus métaboliques à l’intérieur de l’organisme).
Il se définit comme un ensemble de symptômes liés à des cycles menstruels anovulatoires (absence d’ovulation) et un niveau élevé d’androgènes (hormones mâles).
Androgènes: ce sont des hormones mâles telles que la testostérone, l’androstènedione, et le DHEA-S. Produire des androgènes est tout à fait normal et contribue notamment à l’humeur, la libido et la santé des os. En avoir en excès peut causer de l’acné, une chute de cheveux et de l’hirsutisme.
Le SOPK se caractérise par un déséquilibre de la glande hypophyse et de l’axe hypotalamo-hypophysaire entraînant, entre autres, une anomalie de sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH).
Lorsqu’une femme a des cycles menstruels “normaux”, elle produit chaque mois au cours de la phase folliculaire de son cycle, sous l’influence de l’hormone folliculo-stimulante, un follicule dominant appelé follicule de Graaf. Celui-ci va évoluer et devenir le plus gros, et libérera un ovocyte lors de l’ovulation. Pour les femmes atteintes du SOPK, ce processus est altéré car elle ne produit pas la bonne combinaison d’hormones. Au lieu d’être expulsé, le follicule se maintient dans l’ovaire pour former un “kyste”, l’accumulation de ces “kystes” ayant présidé au choix du nom de cette pathologie.
Lors d’un cycle menstruel “normal”, le follicule de Graaf va se transformer dans une glande qu’on appelle le corps jaune. Il s’agit là d’un phénomène unique et assez fascinant. La femme produit, presque à partir de rien, une glande ad hoc qui va elle-même produire de la progestérone. Cela permettra à une éventuelle grossesse de se développer dans les premiers jours puis les premières semaines. Pour la femme atteinte du SOPK, c’est là que réside l’un des principaux dangers. Sans ovulation, elle est privée de la production de progestérone, une hormone précieuse pour sa santé à long terme.
La progestérone contribue en effet à une bonne santé cardio vasculaire et au bon fonctionnement de la glande thyroïde. Elle aide à la régulation de l’insuline et prévient l’ostéoporose. Oui, rien que ça… Vous comprenez peut-être déjà d’ores et déjà pourquoi le SOPK ne doit pas être pris à la légère.
Les symptômes du SOPK
Les principaux symptômes du SOPK sont des règles irrégulières, une prise de poids (particulièrement au niveau de l’abdomen), une pilosité faciale et corporelle excessive (hirsutisme), une acné persistante à l’âge adulte, la perte de cheveux, la dépression et l’infertilité.
Hirsutisme: poussée de poils non désirés sur le visage ou sur le corps. Un peu de duvet sur votre lèvre supérieure est tout à fait normal et ne peut pas être considéré comme de l’hirsutisme. L’hirsutisme correspond à une pilosité située sur le menton, les joues, le ventre et autour des tétons.
Lorsque j’ai été diagnostiquée, je n’ai pas immédiatement réalisé que mon SOPK avait toujours été à l’origine de bon nombre d’aspects de ma personnalité que je détestais (hyper-sensibilité, stress, manque d’estime de soi). Après plusieurs années de lectures et de recherches sur ce syndrome, je n’en doute plus une seconde. Réaliser, petit à petit, que je n’étais pas à blâmer mais mieux encore, que je parvenais à désactiver certains de ces comportements grâce à un mode de vie et à des habitudes alimentaires adaptés m’a octroyé une seconde vie.
Faites moi confiance mesdames, il se peut qu’une grande partie de vos maux s’expliquent par des réactions physiologiques dues au SOPK.
Comment diagnostique-t-on le SOPK?
Il est assez courant que le diagnostique ne soit posé que tard dans la vie d’une femme. A cet égard, mon histoire ressemble à celle de beaucoup d’autres.
J’ai toujours eu des règles irrégulières. Mes échographies ovariennes montraient des ovaires d’aspect polykystiques. J’ai développé de l’acné durant ma vingtaine et ai toujours eu tendance à stocker les graisses autour de la taille. J’avais en outre des tendances à l’hyper anxiété et à la dépression. Les gynécologues consultés se contentaient de me dire que j’avais les “ovaires paresseux”, et de me prescrire la pilule pour “réguler mes cycles”. Ceci est un mauvais choix de mots puisque la pilule contraceptive stoppe les cycles ovulatoires. Les règles ne sont que l’évacuation de l’endomètre induite par l’arrêt de la prise entre deux plaquettes. La pilule est venue avec son lot de désagrément (chute de libido, douleurs dans les seins, prise de poids).
Lorsque j’ai arrêté la pilule à l’âge de 32 ans, j’ai constaté une aménorrhée (absence totale de règles). J’ai alors cherché activement à obtenir un diagnostic auprès de mon gynécologue. Dans un premier temps, j’ai obtenu la réponse classique: retour à la pilule contraceptive et recours à des techniques de stimulation ovarienne le jour où mon mari et moi souhaiterions concevoir. Frustrée de ne pas avoir d’explication, j’ai me suis résignée à consulter internet. Je suis alors rapidement tombée sur quelques articles qui m’ont mise la puce à l’oreille. De retour en consultation, face à mon gynécologue qui ne m’en disait toujours pas plus, j’ai lâché : “suis-je atteinte du syndrome des ovaires polykystiques?”. Il m’a répondu “oui“.
J’étais en colère et désemparée.
Cette histoire est pourtant bien banale lorsque l’on prend le temps de se rendre sur les forums spécialisés et de lire les parcours des femmes qui sont touchées.
Sur la base des recommendations émises par la Société américaine d’endocrinologie en 2013 (Legrors, ArslanianSA, EhrmannDA, J Clin Endocrinol Metab, 2013), le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques doit être posé lorsqu’au moins deux des trois critères de Rotterdam (Rotterdam ESHRE/ASRM-Sponsored PCOS Consensus Workshop Group, 2004) sont constatés, à savoir:
- l’hyperandrogénie clinique (acné, hirsutisme, alopécie androgénique) ou biologique;
- des cycles anovulatoires (absence de règles ou règles irrégulières);
- des ovaires d’aspect polykystique.
L’importance de chacun de ces critères dans le tableau clinique du SOPK est sujet à débat. Ils peuvent notamment conduire à diagnostiquer une femme qui aurait des règles irrégulières et des ovaires d’aspects polykystiques mais pas d’excès d’androgènes. Or “la découverte d’une morphologie ovarienne polykystique chez des femmes ovulatoires ne présentant pas d’excès androgénique clinique ou biochimique peut être sans conséquence” (Dewailly D, Lujan ME, Carmina E, Cedars MI, Laven J, Norman RJ, et al., 2014). Autrement dit, il est tout à fait possible d’être atteinte du SOPK en présence d’une échographie tout à fait normale, tandis que des ovaires d’aspects polykystiques à l’échographie n’équivaudront pas nécessairement à un diagnostic de SOPK.
C’est pourquoi certains auteurs considèrent qu’il faudrait privilégier les critères élaborés par le groupe de travail de l’Androgen Excess Society dédié au SOPK, car ils caractérisent le SOPK par la présence d’un hyperandrogénisme (clinique et/ou biochimique), d’un dysfonctionnement ovarien (anovulation et/ou ovaires polykystiques) et par l’absence d’une autre pathologie pouvant expliquer l’hyperandrogénie. Ce groupe de travail reconnaît toutefois que la définition de ce syndrome évoluera dans le temps pour intégrer les nouveaux résultats de la recherche scientifique.
En outre, on estime que 30 à 60 % des femmes atteintes du SOPK sont en surpoids ou obèses dans le monde occidental (Azziz R, Woods KS, Reyna R, J. Clin. Endocrinol, 2004).
La présence d’une obésité, en particulier d’une obésité centrale (c’est à dire au niveau du tour de taille), exacerbe le profil reproductif et métabolique des femmes atteintes du SOPK. Les femmes obèses, comparées aux femmes minces, ont tendance à présenter une sensibilité plus faible à l’insuline, des taux de testostérone plus élevés, des taux de globuline liant les hormones sexuelles (SHBG) plus faibles, ainsi qu’une plus grande prévalence d’infertilité, d’hirsutisme, d’irrégularité menstruelle et de fausses couches (Norman RJ, Masters SC, Hague W, 1995).
SHBG ou Sex Hormone-binding globulin: protéine produite dans le foie et dont le rôle est de se lier fortement aux hormones sexuelles (testostérone et œstradiol) afin d’en limiter l’action. Pour un même taux de testostérone totale, plus le taux de SHBG est élevé, moins il y aura de testostérone libre (active au niveau des cellules). À l’inverse, plus le taux de SHBG est faible, plus il y aura de testostérone libre et active.
Quels sont les différents types de SOPK?
Il peut-être considéré qu’à partir du moment où un SOPK est diagnostiqué et qu’il existe donc une hyperandrogénie chez la femme atteinte, l’exposition à certains facteurs peut ensuite maximiser ce diagnostique et les symtômes associés (Lara Briden, Period Repair Manual, 2018).
Ces facteurs sont les suivants:
- la résistance à l’insuline;
- l’arrêt de la pilule contraceptive;
- l’inflammation;
- la fatigue surrénale.
Le SOPK insulino-résistant
Résistance à l’insuline: signifie avoir un taux d’insuline élevé. Elle est également appelée syndrome métabolique ou pré-diabète. La meilleure façon de tester la résistance à l’insuline est de mesurer l’hormone insuline, et non le glucose.
Si votre insuline est élevée, alors elle contribue à l’élévation de vos androgènes. Cela veut dire que vous avez un SOPK de type insulino-résistant.
Si vous n’avez pas de résistance à l’insuline, votre SOPK est d’un autre type (voir ci-dessous).
Le SOPK post-pilule contraceptive
Il est commun de constater une augmentation passagère des androgènes après l’arrêt des pilules contraceptives à base de drospirénone ou de cyprotérone comme Yasmin, Yaz ou diane. Selon les standards de diagnostique actuels, cette élévation temporaire des androgènes est suffisante pour que l’on puisse poser le diagnostic de SOPK.
Si vous remplissez les critères de diagnostiques du SOPK, que vous n’avez pas de résistance à l’insuline et que vous venez d’arrêter votre pilule contraceptive, votre SOPK est de type “post-pilule”.
En revanche, si vous n’avez pas de résistance à l’insuline, et que vous ne venez pas de stopper la pilule ou que vos problèmes hormonaux existaient déjà avant la prise d’un contraceptif, votre SOPK est d’un autre type (voir ci-dessous).
Le SOPK de type inflammatoire
Lorsqu’il existe dans votre organisme une inflammation chronique, cela peut avoir pour effet de conduire vos ovaires à produire trop de testostérone.
L’inflammation contribuera à tous les types de SOPK. En revanche, s’il s’agit du moteur principal de votre SOPK, votre SOPK est de type inflammatoire
Si vous répondez aux critères du SOPK, que vous ne faites pas de résistance à l’insuline et que vous ne vous trouvez pas dans une phase post-pilule contraceptive, et enfin que vous expérimentez des symptômes d’inflammation, votre SOPK est de type inflammatoire.
Les symptômes de l’inflammation chronique sont:
- fatigue et insomnie récurrentes;
- troubles de l’humeur (dépression, anxiété);
- troubles gastro intestinaux de types IBS (syndrome du côlon irritable) ou SIBO (pullulation bactérienne de l’intestin grêle);
- douleurs chroniques (muscles, articulations, tendons, maux de tête);
- maladies auto-immunes comme la maladie d’Hashimoto;
- maladies chroniques de la peau (eczéma, psoriasis, dermite séborrhéique).
Si vous ne présentez pas de résistance à l’insuline, que vous n’êtes pas en phase post-pilule contraceptive, et que vous n’expérimentez pas d’inflammation chronique, votre SOPK est d’un autre type (voir ci-dessous).
Le SOPK surrénalien
Les femmes atteintes du SOPK présentent une hyperandrogénie. Cela correspond à une élévation de tous les androgènes, y compris la testostérone et l’androstènedione provenant des ovaires ainsi que le DHEA-S provenant des glandes surrénales. Les taux de DHEA-S (et de cortisol) sont utiles pour évaluer le bon fonctionnement des glandes surrénales.
DHEA-S ou déhydroépiandrostérone: hormone produite par la partie des glandes surrénales sous contrôle de l’ACTH, une hormone de l’hypophyse (petite glande située à la base du cerveau). Le DHEA-S sert à la production d’autres hormones comme l’androstènedione, la testostérone et l’œstradiol. Des taux élevés de DHEA-S peuvent causer des symptômes comme l’arrêt des menstruations et l’apparition de signes de virilisation : voix rauque, hirsutisme, perte de cheveux, etc. Les taux de DHEA-S (et de cortisol) sont utiles pour évaluer le bon fonctionnement des glandes surrénales.
Si votre taux de DHEAS est élevé (mais que la testostérone et l’androstènedione sont normales), vous souffrez peut-être d’un SOPK surrénalien, qui représente environ 10 % femmes atteintes du SOPK. Le SOPK surrénalien ressemble à l’hyperplasie congénitale des surrénales (HCS), une maladie génétique.
Attention, il est tout à fait possible que votre SOPK soit de plusieurs types.
Quelles sont les causes du SOPK?
Il n’existe à ce jour pas assez de recherches sur les causes du syndrome des ovaires polykystiques pour dégager un consensus scientifique sur la question.
Certaines recherches ont établi qu’une exposition à des perturbateurs endocriniens tels que les pesticides, les phthalates et le bisphenol A pourrait contribuer à un développement du SOPK (Palioura E, Diamanti-Kandarakis, 2013).
Par ailleurs, certains gênes prédisposent dès la naissance au SOPK, tels que les gênes qui sont impliqués dans la communication entre votre hypothalamus et vos ovaires ou encore dans le développent d’une résistance à l’insuline.
✨ Vous souhaitez accéder à un programme d’accompagnement personnalisé pour comprendre et gérer vos symptômes au quotidien ? Je vous invite à découvrir le projet 💜 Solence 💜 et l’application que j’ai conçue, en collaboration avec des médecins, chercheurs et patientes, pour aider les femmes à affronter le SOPK et à mieux vivre leur maladie*
*Solence est un projet dédié à la construction d’une solution médicale qui sera recommandée et prise en charge dans le cadre de votre parcours de soin. En attendant ce jour, la solution librement accessible sur les stores, à la charge des patientes. Pour assurer la viabilité du projet, nous fixons nos tarifs à la mesure des exigences que nous nous imposons pour vous délivrer une solution et un contenu de qualité. En parallèle, nous travaillons activement pour obtenir la prise en charge de notre solution par des acteurs du monde de la santé. Si vous rencontrez des difficultés et que vous estimez que les tarifs ne sont pas adaptés à votre situation, je vous invite à m’écrire pour que nous puissions trouver une solution.
Les risques associés au SOPK
Le SOPK ne se présente malheureusement jamais seul à votre porte. Il est en effet associés à de multiples risques pour votre santé.
Les femmes atteintes du syndrome des ovaires poykystiques sont plus susceptibles que les autres de présenter des facteurs de risque cardiovasculaire tels que:
- résistance à l’insuline et intolérance au glucose, qui sont les précurseurs du diabète de type II;
- surpoids ou obésité;
- tension artérielle;
- cancer ovarien.
En outre, la prévalence de l’auto-immunité thyroïdienne est plus élevée chez les femmes souffrant de SOPK que chez les femmes en général (Dayan CM, Daniels GH., 1996). J’ai moi-même découvert un niveau d’anticorps bien trop élevé au niveau de ma thyroïde grâce à la diligence de mon naturopathe. Cela peut être un révélateur de la maladie de Hashimoto, dont nous reparlerons très fréquemment sur ce site.
Enfin, il pourrait exister un lien entre SOPK et endométriose.
Les traitements conventionnels du SOPK
Les traitements conventionnels du SOPK ont généralement pour effet de faire disparaître les symptômes du SOPK pendant la prise du traitement. Le SOPK reprend de plus belle, voire s’aggrave, dès que le traitement est stoppé. Cette approche ne s’attaque pas aux causes profondes du SOPK ni à ses facteurs, et retarde une prise en charge globale de la pathologie.
La pilule contraceptive
La pilule contraceptive a pour effet de supprimer toute activité ovulatoire. Elle peut également avoir un effet anti-androgène. Le problème est que l’hyper-androgynie aura tendance à s’aggraver à l’arrêt de la pilule.
Le plus grand inconvénient de cette approche est que la pilule contraceptive peut aggraver la résistance à l’insuline qui est l’un des premiers moteurs du SOPK.
Les anti-androgènes
Les médicaments anti-androgènes auront pour effet de faire disparaître les symptômes désagréables liés à une élévation des androgènes (acné, perte de cheveux, hirsutisme).
Malheureusement, ils contiennent des substances qui soit auront des effets délétères sur votre santé, soit aggraveront votre SOPK à l’arrêt de la prise du traitement.
Par exemple, la spironolactone, un anti-androgène, altère l’activité de l’axe hypothalamo-hypophysaire dont on a vu qu’il n’est pas étranger aux mécanismes à l’oeuvre dans le SOPK.
Autre exemple, la cyproterone également connue sous le nom d’Androcur et que l’on retrouve notamment dans la pilule contraceptive Diane est associée à un risque élevé de thrombose et de tumeur cérébrale.
Metformine
La metformin est anti-diabétique appartenant à la famille des biguanides. Il permet de diminuer l’excès de sucre dans le sang sans pour autant favoriser la sécrétion d’insuline.
Elle est considérée par certains auteurs comme une approche plus adaptée car elle corrige la résistance à l’insuline.
Il existe toutefois une substance végétale qui pourrait constituer une réelle alternative à la Metformin: la berbérine.
Les inconvénients de la metformine sont un risque de carence en vitamine B12 et des problèmes digestifs.
L’approche naturelle et holistique dans le traitement du SOPK
Compte-tenu de mon expérience personnelle, je crois fermement qu’il existe autant d’approches thérapeutiques naturelles qu’il existe de femmes atteintes du SOPK.
Autrement dit, je suis convaincue qu’à chaque femme correspond une approche holistique unique. Une combinaison idoine de solutions conçue progressivement avec l’aide de bons praticiens de santé, en fonction du type de SOPK dont elle est atteinte.
Il n’existe pas une solution miracle qui vous permettrait de vous débarrasser de votre SOPK du jour au lendemain. Inverser votre SOPK suppose de modifier durablement votre façon de vivre. Considérez votre diagnostique comme une occasion unique d’apprendre à vous faire du bien et à écouter votre corps.
Chez Les Natives, nous mettons à votre disposition toutes les informations et connaissances dont vous avez besoin pour élaborer votre propre stratégie d’inversion du SOPK et de ses symptômes.
Prendre le contrôle de votre SOPK suppose des interventions ciblées sur votre mode de vie ainsi que sur vos habitudes alimentaires selon certains principes clés dont l’efficacité a été prouvée par la recherche scientifique.
Retrouvez ici les principes à connaître pour inverser votre SOPK.
Les habitudes alimentaires
Inverser les symptômes de votre SOPK nécessitera dans la plupart des cas de modifier vos habitudes alimentaires. Il s’agit là d’une des armes les plus efficaces en votre possession.
Chez Les Natives, notre souhait est de nous tenir à bonne distance de toute idée de “régime”. L’idée ici est de manger mieux, pas moins, y compris pour celles dont le SOPK s’accompagne d’un surpoids ou d’une obésité.
Les principes d’une alimentation dédiée à l’inversion du SOPK sont les suivants:
- Arrêter le sucre pour normaliser la réponse à l’insuline. Faites moi confiance, il est tout à fait possible de manger une alimentation riche et rassasiante tout en se passant du sucre.
- Limiter les glucides et privilégier les aliments à index glycémique faible.
- Privilégier les protéines (car elles ont un faible impact glycémique et qu’elles contribuent à réguler l’insuline).
- Intégrer des bonnes graisses saturées (huile de coco, beurre, viandes) ainsi que des omégas 3 à son alimentation.
- Manger de grandes quantité de légumes (et notamment de légumes à feuilles vertes.
- Limiter les aliments inflammatoires (gluten, laitages).
Chaque SOPK est différent et ces indications seront à adapter en fonction de vos symptômes et des résultats de vos analyses.
L’exercice physique
Le mouvement doit faire partie intégrante de votre plan de bataille pour vaincre votre SOPK, à condition de ne pas en faire trop et de choisir les bonnes activité.
L’exercice physique permet d’augmenter la sensibilité de vos muscles à l’insuline. Par exemple, 12 semaines d’exercice de renforcement musculaire peuvent améliorer la sensibilité à l’insuline de 24% (Arnason TG, Bowen MW, Mansell KD, 2017).
Mais gare à certaines activités sportives!
Un exercice cardio prolongé aura par exemple pour effet d’augmenter le taux de cortisol dans le sang, hormone qui contribue largement aux symptômes du SOPK.
Avant d’être diagnostiquée je courais environ 8km, 3 à 4 fois par semaines. Mes lectures m’ont conduite à complètement stopper la course à pied. Je l’ai remplacée par du yoga Ashtanga (pour le cardio et la tonicité musculaire) et Hatha (pour les aspects méditatifs et relaxant). Aujourd’hui, j’ajoute un peu de HIIT et de renforcement musculaire à ma routine sportive pour améliorer ma réponse à l’insuline.
Ce que nous vous conseillons chez Les Natives c’est de choisir l’activité physique qui vous plaît. Celle que vous serez la plus susceptible de faire durer sur le long terme.
Mon expérience personnelle m’a convaincue que le yoga est certainement l’un des meilleurs sports pour la femme SOPK. Il aide à la gestion du stress et améliore la qualité du sommeil, deux facteurs “clé” dans une approche holistique du SOPK.
La médecine traditionnelle chinoise et l’Ayurveda
Mon parcours m’a rendue curieuse de toutes les alternatives à la médecine traditionnelle. Pas par principe ou par rejet aveugle. Je crois au contraire que médecines traditionnelle et alternative devraient travailler main dans la main. Plutôt parce que quelles que soient les thérapies médicamenteuses qui ont ou seront mises au point, je crois fermement qu’une femme SOPK ne pourra jamais s’affranchir d’une approche holistique pour garder ses symptômes sous contrôle. La médecine traditionnelle chinoise et l’Ayurveda ont toute légitimé pour faire partie intégrante d’une telle stratégie.
Les plantes médicinales chinoises ainsi que l’acupuncture peuvent être de formidables outils pour traiter les problèmes hormonaux.
Bien que l’utilisation de l’acupuncture pour traiter les dysfonctionnements reproductifs n’ait pas été bien étudiée, des preuves cliniques et expérimentales démontrent qu’elle est une alternative ou un complément approprié à l’induction pharmacologique de l’ovulation, sans effets secondaires indésirables. Il a été établi que l’acupuncture module le système nerveux sympathique, le système endocrinien et le système neuro-endocrinien (Stener-Victorin et al., 2010).
Des recherches scientifiques ont par ailleurs démontré que les herbes ayurvédiques sont efficaces pour régulariser les cycles ovulatoires et favoriser la perte de poids (Patel et. al; 2015).
Depuis mon diagnostique, je vois régulièrement une masseuse shiatsu, pratique inspirée de la médecine traditionnelle chinoise. Je consulte également régulièrement avec un médecin acupuncteur.
Les compléments alimentaires
Chez Les Natives, nous sommes convaincus que les compléments alimentaires peuvent constituer un précieux allié pour inverser vos symptôme et rééquilibrer vos hormones. Mais à condition d’être soigneusement sélectionnés et d’être pris sous la supervision de votre médecin.
En effet, certains compléments alimentaires se révéleront efficaces pour traiter un certain type de SOPK tandis qu’ils aggraveront les symptômes des femmes atteintes d’un autre type. Par exemple, le Vitex (également appelé gattilier ou baie de gattilier) peut être efficace pour rétablir les cycles menstruels. Toutefois, il est à proscrire si votre LH est élevée car il a pour effet de stimuler cette hormone et pourrait donc aggraver vos symptômes.
Bien utilisés, les compléments alimentaires peuvent donc être de formidables atouts dans le cadre de votre stratégie d’inversion du SOPK. Le magnésium, l’acide lipoïque, l’inositol et la berbérine seront efficaces pour traiter la résistance à l’insuline. Tandis que la perméabilité intestinale pourra être traitée avec du zinc, de la berbérine, des probiotiques ou encore de la glutamine.
De manière générale, il est à noter que les femmes atteintes du SOPK présentent un risque plus élevé de carence en minéraux et en vitamines (Szczuko, Skowronek, 2016).
La gestion du stress et le sommeil
Le stress ainsi que le sommeil ont un impact significatif sur l’équilibre hormonal.
Le stress affecte directement l’hypothalamus qui n’est autre que le centre de contrôle des hormones de votre cerveau. Il augmente par ailleurs la cortisol, l’hormone du stress produites par les glandes surrénales. Si cette hormone est essentielle à la survie en cas d’infection ou de danger imminent (“fight or flight response“), une activation chronique de cortisol est délétère pour l’organisme car elle réduit votre sensibilité à l’insuline, affaiblit votre système immunitaire et impaire l’ovulation.
Le sommeil stabilise quand à lui l’axe hypothalamo-hypophysaire ainsi que la cortisol dans l’organisme.
SOPK et grossesse
Les risques et désagréments liés à un diagnostique de syndrome des ovaires polykystiques ne s’arrêtant pas là. Le SOPK présente également un risque accru de complications pendant et après la grossesse.
Les femmes SOPK qui présentent une résistance à l’insuline ont par exemple plus de risques de développer des complications liées au diabète gestationnel (Legro et al 2004).
La résistance à l’insuline pourrait par ailleurs impacter la santé à long terme de leurs enfants (Barker 2002).
Une étude scientifique largement citée (Boomsma et al., 2006) a notamment révélé que les femmes atteintes du SOPK présentent un risque plus élevé de :
- diabète gestationnel;
- hypertension induite par la grossesse;
- pré-éclampsie.
Cette étude indique également que les bébés nés de femmes atteintes du SOPK ont un taux d’admission plus élevé dans les unités de soins intensifs néonatals et un taux de mortalité périnatale plus élevé.
Si vous êtes enceinte, assurez-vous d’avoir une surveillance prénatale adaptée à votre diagnostique de SOPK.
Vous pouvez nous laisser vos commentaires sur le contenu de cet article ci-dessous. A bientôt!
Ce site ne fournit pas de conseils médicaux et n’a pas pour but de diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une quelconque maladie. Les renseignements fournis sur ce site ne remplacent pas un avis médical professionnel ou un traitement pour une quelconque pathologie. L’utilisateur du site s’engage à ne pas utiliser les informations mises à disposition sur Les Natives pour diagnostiquer ou traiter un problème de santé sans consulter un médecin ou prestataire de soins qualifié. L’éditeur du site n’est pas responsable de l’utilisation des informations qui figurent sur Les Natives et ne peut garantir aucun résultat.
Bouafia dit
Bonjour,
Tout d’abord merci pour vos articles très instructifs!
J’ai été diagnostiquée SOPK le 1er juillet 2021 suite à mon arrêt de pilule il y’a 1 an. J’ai pris la pilule pendant 13 ans. Ce qui m’a mis la puce à l’oreille de consulter est que j’ai eu 2 cycles très long (114 et 104 jours). Avant la pilule, dans mes souvenirs, je n’avais pas eu de souci de cycles.
Aujourd’hui apart mes cycles longs je n’ai aucun autres symptômes: IMC normal, pas d’acné, pas d’hirsutisme ni de perte de cheveux (c’est tout l’inverse pour mes cheveux:)), je dors très bien, aucun stress.
Lors de mon diagnostique, ma gyneco m’a prescrit Inositol qui a fait son effet directement sur mes cycles (37 jours pour le dernier), j’ai aussi arrêté les glucides à IG haut et moyen et je commence à me mettre au sport.
En lisant votre article, je voulais savoir si je suis dans la catégorie des SOPK post pilule?
Merci pour votre réponse et continuez ainsi vous apporté beaucoup aux femmes:)
Clara Stephenson dit
Bonjour Nora. Merci beaucoup pour votre commentaire et pour votre intérêt pour Les Natives. Le SOPK est normalement diagnostiqué lorsque deux des trois critères de Rotterdam sont réunis (cycles irréguliers, taux d’androgènes élevés et ovaires d’aspects polykystiques à l’échographie). Une fois le diagnostique posé, votre SOPK peut être d’un seul type (insulino-résistant, post-pilule, inflammatoire, surrénalien) ou bien de plusieurs types parmi ceux énoncés entre parenthèse. Pour déterminer le ou les type(s) de SOPK dont vous souffrez, il convient de vous rapprocher de votre médecin généraliste et/ou de votre gynécologue avec que ces derniers effectuent des examens plus poussés. N’hésitez pas à imprimer cet article et à l’emmener avec vous en consultation afin de discuter des examens à effectuer avec votre praticien de santé. Nous espérons que cette réponse vous aidera et vous disons à très bientôt sur Les Natives.