Le syndrome des ovaires pokykystiques (SOPK) touche 6 à 10% des femmes dans le monde et constitue la première cause d’infertilité en France. Il pourrait donc sembler logique de s’attendre à trouver de nombreuses informations sur le sujet. Et bien détrompez-vous.
Lorsque j’ai été diagnostiquée en 2018, je suis sortie de consultation les larmes aux yeux, avec ces quatre mots “syndrome.des.ovaires.polykystiques” qui résonnaient dans ma tête, et cette désagréable sensation de ne pas comprendre exactement ce qu’ils pouvaient bien vouloir signifier.
On ne m’a pas expliqué grand chose, si ce n’est que la pilule contraceptive pouvait continuer de m’aider à taire les principaux symptômes et que j’aurai certainement besoin d’avoir recours à la PMA pour concevoir.
De nature opiniâtre, j’ai immédiatement souhaité comprendre pourquoi j’étais atteinte de ce syndrome, quelles en étaient les causes et surtout, ce que je pouvais faire pour aller mieux. Je voulais absolument tout savoir sur le sujet.
Deux constats m’ont frappée:
- l’approche exclusivement médicamenteuse dans la prise en charge du SOPK par le corps médical, alors que la science nous montre qu’il est possible de soulager les patientes par une intervention sur leur alimentation et leur mode de vie;
- l’absence en France d’une source d’information accessible, fiable et exhaustive sur le sujet.
Je me suis mise à consacrer tout mon temps libre à rechercher et étudier tout ce que je pouvais trouver sur le syndrome des ovaires polykystiques. J’ai découvert que l’on ne guérit pas du SOPK mais qu’il est possible de soulager voire d’inverser ses symptômes. J’étais déterminée à tout comprendre.
Après plusieurs années de lecture, de tri et d’analyses, j’ai fondé Les Natives. Afin de fournir aux femmes un accès à une information qualitative et exhaustive sur le SOPK et de leur rendre ainsi la tâche plus facile qu’elle ne l’a été pour moi.
Fruit de ces années de recherche, les principes décrits dans cet article s’appuient sur la recherche scientifique et sont guidés par la philosophie des Natives: il n’y a qu’en comprenant les mécanismes inhérents au SOPK que l’on peut trouver un sens à modifier nos habitudes alimentaire et la façon dont nous vivons.
Cet article vous livre les principes directeurs d’une alimentation optimisée pour inverser les symptômes du SOPK.
Introduction: manger pour se soigner
Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous vous invitons à lire notre article consacré aux principes fondamentaux d’un mode de vie destiné à inverser le SOPK. Il vous permettra de comprendre les mécanismes à l’oeuvre dans l’expression de cette pathologie et pourquoi l’adoption d’une alimentation spécifique est tant importante.
Vous pouvez également consulter notre guide pratique du SOPK en cliquant ici.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la recherche scientifique nous indique que le SOPK est causé par les deux actions suivantes:
- un niveau élevé d’androgènes (dont la testostérone), qui sont les responsable de la majorité de nos symptômes (Georgopoulos et al. 201452) en interagissant avec toutes nos autres hormones;
- une inflammation chronique de bas grade, qui est l’un des facteurs des risques métaboliques associés au SOPK (Barrea et al. 201853). Si vous expérimentez des ballonnements, des baisses d’énergie, un brouillard cérébrale, de l’anxiété ou encore des articulations douloureuses, l’inflammation en est très certainement la cause.
A cela s’ajoute, dans environ 65% des cas, un trouble métabolique de résistance à l’insuline. Or nos taux d’androgène fonctionne de pair avec notre niveau d’insuline. Lorsque cette dernière augmente, la testostérone augmente.
Ce tableau clinique concerne toutes les femmes atteintes du SOPK, qu’elles soient en situation de surpoids (environ 70% d’entre elles) ou qu’elle ait un poids considéré comme “normal”. Dans les deux cas, ce sont ces mécanismes qui sont à l’origine des symptômes qu’elles expérimentent.
Les principes décrits ci-dessous ont vocation à vous expliquer pourquoi certains choix alimentaires sont préférables à d’autres lorsque l’on est atteinte du SOPK. Pour être faciles à adopter, ces changements doivent avoir un sens.
Chez Les Natives, nous ne prêchons aucun dogmatisme et avons parfaitement conscience que notre quotidien ne devrait pas être strictement régi par la nutrition. Les repas constituent un moment de rencontre, d’échange et de partage, ils nous connectent aux autres. Modifier vos habitudes alimentaires ne doit donc pas devenir une source de contrainte, de stress ou de frustration.
En somme, maîtriser les principes d’une alimentation anti-SOPK est essentiel comme plan de gestion stratégique de notre syndrome à long terme, mais c’est notre bon sens qui doit nous guider lorsqu’il s’agit d’adopter ou d’éviter un aliment en particulier. Par exemple, ce qui est bon sur le plan nutritionnel ne le sera peut être pas sur le plan de votre relation émotionnelle à la nourriture. Manger pour inverser son SOPK, c’est aussi apprendre à écouter son corps et à le respecter.
Je traîne moi-même dans mes valises un long historique de régimes en tout genre, de périodes de privation intenses suivies de compulsions frénétiques. Je ne parvenais jamais à perdre les graisses localisées au niveau de mon abdomen et j’avais la sensation de me débattre avec un corps qui ne fonctionnait pas. Il est inutile de préciser que ces régimes restrictifs ne m’ont apporté aucun résultat si ce n’est un corps traumatisé et un profond sentiment d’impuissance et de dévalorisation.
Les restrictions ne mènent nulle part. Les graisses localisées au niveau de la taille sont un signe de résistance à l’insuline ou d’hyperinsulinémie compensatoire. Les régimes n’y changeront rien. En revanche, adopter une alimentation spécifiquement conçue pour augmenter la sensibilité à l’insuline et donc inverser cette tendance, auront pour effet de vous débarrasser de ces kilos.
Voici un fait qui devrait finir de vous convaincre: entre un et deux tiers des personnes au régime reprennent plus de poids après avoir terminé leur régime que ce qu’elles avaient perdu pendant celui-ci (Mann et al. 20071).
Bien qu’une alimentation anti-SOPK s’imprègnent du régime méditerranéen ou encore du régime “paléo”, nous nous refusons à coller une étiquette sur les principes qui la caractérisent.
1. Bannir le sucre
Comprendre les effets du sucre sur notre santé, son utilisation dans l’alimentation occidentale et les enjeux politiques qui entourent sa production sera bénéfique à quiconque souhaite poser les jalons d’une bonne santé à long terme. Apprendre à l’éviter au quotidien constitue l’un si ce n’est LE principe essentiel d’une alimentation destinée à inverser les symptômes du SOPK.
Voici un aperçu des liens entre sucre et expression du SOPK:
- il contribue au stockage des graisses;
- il favorise l’hirsutisme (pilosité indésirable qui affecte une partie des femmes SOPK),
- il favorise la perte de cheveux;
- il contribue à un état anxieux et dépressif;
- il a un effet négatif sur la qualité de vos ovules;
- il réduit la libido;
- il augmente le taux de fausses-couches.
Outre les effets délétères du sucre sur la santé, nous savons aujourd’hui qu’il s’agit d’une substance hautement addictive. En effet, la recherche scientifique a clairement démontré qu’il existe une similitude entre addiction alimentaire et addiction aux drogues (source). Certaines ont même révélé que le sucre pourrait être plus addictif que la cocaïne (Ahmed et al. 201311).
L”arrêt du sucre est une véritable gageure. Nous avons presque tous et toutes une relation émotionnelle avec lui, et ce depuis l’enfance. Il est aussi le vecteur d’habitudes sociales ancrées (le dessert, les gâteaux d’anniversaire, la viennoiserie du matin…) dont il est difficile de se départir sans avoir à se justifier.
C’est pourquoi nous considérons que se documenter sur le sucre afin d’expliquer et de sensibiliser votre entourage à votre démarche est une étape nécessaire dans cette entreprise.
Le fait est qu’inverser votre SOPK supposera de reconsidérer votre relation à la nourriture et d’assumer ce choix sur le plan social et citoyen.
Vous retrouverez tous nos conseils pour arrêter le sucre en cliquant ici.
L’abandon du sucre ne doit en aucun cas devenir un dogme absolu. Passer par quelques semaines d’arrêt total vous permettra de reprogrammer votre corps et votre cerveau. Mais une fois cette étape effectuée, vous devez retrouver une alimentation normale et étrangère à toute notion de privation. Le sucre est à éviter au quotidien, pas de façon systématique, au risque de créer une frustration qui mènera à des comportements alimentaires compulsifs qui sont désastreux pour la santé. Surtout, donnez vous le temps nécessaire pour faire évoluer votre relation aux aliments sucrés et à la nourriture en général. Il m’a personnellement fallu plus de trois années avant d’y parvenir…
Et les fruits dans tout ça?
Avant tout, nous vous invitons à consulter notre article relatif au fructose en cliquant ici.
En résumé, il a été démontré que même chez les personnes sans problèmes de santé, l’inflammation causée par la consommation de fructose peut être à l’origine de nombreux problèmes de santé tels que les problèmes intestinaux, l’anxiété et la dépression, l’infertilité et l’hirsutisme. En outre le fructose favorise la résistance à l’insuline au niveau du foie (Horst et al. 201655).
Mais les fibres et autres nutriments contenus dans les fruits viennent pallier aux dommages causés par le sucre. Il a même été montré que chez les personnes atteintes de diabète de type II, le fructose présent dans les fruits ne semble pas nuire à la santé du foie (source).
Notre recommandation est donc de ne surtout pas laisser votre consommation de fruit devenir une cause de stress ou de frustration.
Il conviendrait toutefois d’éviter les jus de fruits et les fruits en conserve, et de privilégier les fruits frais et entier. Quant à l’indice glycémique, vous pouvez tout à fait vous y référer mais vous pouvez aussi simplement vous fier à ce que vos papilles gustatives vous disent. Plus le goût est sucré, plus l’index glycémique du fruit est élevé (ou “how to state the obvious“…).
2. Axer son alimentation sur les protéines
Cette étape est en quelque sorte interdépendante de la première.
Vous vous étonnerez peut être qu’il puisse exister un lien entre sucre et protéines? Et bien sachez que nos hormones de la faim et de la satiété sont stimulées par les protéines, et non par le sucre et les glucides. Lorsque vous consommez du poisson, de la viande ou des oeufs (et des bonnes graisses), vous êtes rassasiés plus longtemps et êtes moins sujet aux fringales et aux envies de sucre.
Faites en l’expérience. Si vous prenez un petit déjeuner axé sur les protéines (par exemple des oeufs brouillés avec une poêlée d’épinards), vous constaterez que vous pourrez facilement vous passer d’une collation sucrée le matin. D’une manière générale, vos repas vous paraîtront plus satisfaisants. Vous constaterez très probablement aussi une meilleure métabolisation de vos repas et vous sentirez plus légère.
Les protéines sont donc un outil puissant pour accompagner une alimentation anti-SOPK.
En théorie, vos besoins en protéines se calculent en nombre de grammes par kilo de poids corporel et par jour (g / kg / jour). Les hommes et les femmes sédentaires ont besoin d’environ 0,8 g / kg. Une pratique sportive régulière fait grimper cette quantité à 1,2 – 1,4 g / kg / jour. Un entraînement athlétique la fait passer à 1,2 – 1,8 g / kg / jour.
Une fois de plus, l’idée ici n’est pas d’adopter une approche stricte en mesurant chaque aliment consommé. Familiarisez-vous avec ces chiffres puis fonctionnez au bon sens et à l’instinct.
Personnellement je ne calcul ni les quantités ni les calories. Je fonctionne à l’intuition.
L’idéal serait de privilégier de la viande, du poissons et des oeufs issus d’une agriculture biologique et raisonnée. De nombreuses études montrent par exemple que les conditions d’élevage et d’abbatage ont un impact direct sur la qualité de la viande.
Nous avons pleinement conscience que manger de la sorte représente un coût important au quotidien, voire exorbitant pour certains. Rassurez-vous. Il est préférable de manger des repas complets composés de protéines issues de l’élevage conventionnels, de bonnes graisses et de légumes variés, plutôt qu’un plat industriel préparé dont les sucres ajoutés feront monter votre glycémie en flèche.
Chez Les Natives, nous avons par ailleurs pleinement conscience que de nombreuses objections peuvent s’élever contre la consommation de viandes, de poissons et d’oeufs.
Tout d’abord, l’enjeu est écologique. Les conséquences de la consommation de protéines sur notre planète sont désastreuses à plus d’un titre (émission de CO2, déforestation, pollution des sols, usage d’antibiotiques, etc.). La question de la possibilité (et de l’opportunité) d’adopter un régime végétarien ou végétalien lorsque l’on est SOPK fera d’ailleurs l’objet d’un article dédié dans nos pages très prochainement.
Personnellement et à ce jour, seules les protéines animales m’ont permises d’atteindre un état de santé optimal. J’essaye toutefois d’adopter une consommation la plus éco-responsable possible.
En outre, il existe une crainte que la consommation de viandes favorise les risques de maladies coronariennes.
Des recherches ont démontré qu’une consommation accrue de viande est associée à des problèmes de santé et à une diminution de l’espérance de vie (source). En revanche, elles n’établissent pas à ce jour une véritable relation de cause à effet. Nous ne disposons donc pas d’éléments suffisants pour déterminer dans quelle mesure la consommation de protéines animales peut être défavorable (ou bénéfique) pour la santé.
Si vous souhaitez vous faire une opinion sur ces deux sujets, voici deux livres que j’ai trouvé particulièrement éclairants:
- L’enquête Campbell qui traite des liens entre alimentation et santé (un classique);
- Faut-il manger les animaux? Un livre très éloquent sur la question de la condition animale (un classique également).
3. Incorporer de bonnes graisses
On a longtemps considéré, à tort, que les graisses font grossir et sont mauvaises pour notre santé. A ce jour, cette croyance a été largement démentie par la communauté scientifique (source).
Des études ont démontré de façon faible qu’une diminution des glucides alimentaires accompagnée d’une augmentation de la consommation de graisses favorise la perte de poids, la réduction de la testostérone et l’amélioration de la sensibilité à l’insuline chez les femmes atteintes de SOPK (Goss et. al 201417, Gower et. al 201319).
Les avantages à réduire sa consommation de glucides en axant son alimentation sur les bons lipides ne s’arrêtent pas la. Il a en effet été démontré que ce type de changement peuvent également aider à restaurer les cycles ovulatoires et donc à réduire l’expression de l’acné et de l’hirsutisme.
Les bonnes graisses sont celles qui proviennent d’aliments ayant subi un minimum de transformations. Il s’agit des acides gras polyinsaturés (omégas 6 mais surtout omégas 3). Il peut aussi s’agir de graisses saturées. En effet, une étude récente a avancé l’idée que les graisses saturées favoriseraient le bon cholestérol. Selon Simon Nitter Dankel, l’un des professeurs qui a dirigé cette étude: “Les risques présumés pour la santé de manger des graisses de bonne qualité ont été grandement exagérés. Il est peut être plus important pour la santé publique d’encourager la réduction des produits transformés à base de farine, de matières grasses hautement transformées et d’aliments additionnés de sucre“.
En revanche, évitez dans la mesure du possible les acides gras trans issus des aliments transformés.
L’huile de coco et le beurre peuvent faire partie intégrante de votre alimentation, à côté des autres bonnes sources de lipides comme les poissons gras, les noix, les graines et l’avocat (ce dernier étant à consommer avec parcimonie car sa production est catastrophique pour la planète).
Enfin, il conviendrait d’éviter les huiles végétales dans le cadre d’une alimentation anti-SOPK en raison de leur caractère pro-inflammatoire. En effet, elles sont issues de graines ou de plantes telles que le soja, le tournesol, le colza, le maïs et contiennent des ratios élevés d’omégas 6 qui ont une action pro-inflammatoire. Elles peuvent également contenir des acides gras trans industriels en raison de leur mode de fabrication.
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4. Limiter la charge glycémique des repas
Nous pouvons lire tout et son contraire sur les recommandations qu’il conviendrait d’adopter en matière d’apports énergétiques en glucides. Les régimes “low-carb” ou “cétogène” sont particulièrement en vogue quand il s’agit d’inverser les symptômes du SOPK.
Chez Les Natives, nous ne sommes pas partisanes de réduire excessivement ou d’exclure à néant un groupe d’aliments, et nous réfutons toute logique de restriction et de privation. Ces stratégies peuvent s’avérer néfastes sur le long terme et ne permettent pas de développer une relation harmonieuse et intuitive avec la nourriture.
Toutefois, réduire la charge glycémique de vos repas en privilégiant les aliments à faible teneur en glucides et les sucres lents est absolument essentiel à une stratégie de gestion efficace du SOPK par l’alimentation.
Cela permet notamment de réduire la quantité d’insuline que votre corps a besoin de produire pour transporter le glucose vers vos muscles. La résistance à l’insuline et l’inflammation étant intrinsèquement liées, agir sur la première impactera positivement la seconde.
Article relatif: SOPK, insuline et santé métabolique
20 à 30% de glucides dans l’apport énergétique total par jour semble constituer un bon ratio. Incorporer des glucides à chaque repas vous permettra notamment de réduire vos fringales et vos envies de sucre.
En outre, il conviendrait de favoriser les glucides alimentaires complets, c’est à dire ceux qui n’ont subit aucune transformation industrielle. Il peut s’agir de légumes riches en amidon comme la patate douce ou la courge, de légumineuses (haricots, lentilles) ou bien de céréales (quinoa, sarrasin, riz noir, etc.).
Recette: Frites de patate douce croustillantes
S’il peut être utile de mesurer vos portions de glucides pendant les premières semaines de votre réajustement alimentaire, gardez à l’esprit que manger avec flexibilité et en accord avec votre intuition personnelle est ce qui vous permettra d’adopter une alimentation anti-SOPK sur le long terme.
5. Manger beaucoup de légumes pauvres en glucides
Un légume pauvre en glucides est un légume contenant peu de sucre et d’amidon. Parmi ces derniers nous pouvons citer par exemple: les épinards, le céleri, la choucroute, le chou chinois, la courgette, le chou-fleur, le radis, les asperges ou encore le chou de bruxelles.
Lorsque j’ai commencé à accorder une réelle attention à mes habitudes alimentaires, j’étais persuadée de consommer assez de légumes. Et pourtant, à y regarder de plus près, j’ai découvert que j’étais loin d’incorporer les quantités suffisantes de légumes à mes repas pour donner à mon organisme ce dont il a besoin.
Il existe trois raisons principales d’incorporer de larges quantités de légumes à votre alimentation.
La première concerne les phytonutrients. Moins connus que les vitamines et les minéraux, ces composés présents à l’état naturel dans les végétaux comme les fruits, les légumes, les grains entiers et les légumineuses, contribueraient largement au bon fonctionnement de notre organisme. Parmi ces nutriments, nous pouvons citer les flavanoïdes (que l’on retrouve par exemple dans le thé vert et le chou frisé) des caroténoïdes (que l’on peut retrouver dans les aliments jaunes et oranges comme les carottes et les poivrons rouges ou bien le curcuma), les glucosinolates (dont les légumes crucifères sont riches) ou encore le resvératrol (que l’on retrouve dans le raisin).
Recette: RECETTE FACILE DE CHOU-FLEUR AUX EPICES
Les phytonutrients ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires qui permettent de lutter contre le stress oxydatif. En outre, ils ont des effets bénéfiques sur le système immunitaire, cardio-vasculaire et nerveux.
Une autre très bonne raison de consommer de larges quantités de légumes pauvres en glucides sont leur teneur en prébiotiques.
Les prébiotiques sont des micro-organismes qui auraient un effet bénéfiques sur la santé en stimulant l’activité des ferments lactiques du côlon.
Ils auraient notamment pour effet :
- d’équilibrer la muqueuse intestinale, ce qui peut s’avérer particulièrement utile si vous souffrez d’intolérances alimentaires;
- de régulariser le transit;
- d’équilibrer les réaction immunitaires;
- diminuer la cholestérolémie à jeun;
- diminuer la glycémie ou l’insulinémie après les repas.
La science a démontré qu’un régime pauvre en prébiotiques réduit l’abondance bactérienne de notre microbiote intestinal (Halmos et al. 201547) tandis qu’un apport élevé améliorerait sa composition (Cotillard et al. 201348).
Mieux encore, une étude récente montre que les prébiotiques permettraient d’améliorer la qualité du sommeil après un événement stressant (Thompson et al. 28119579).
Les légumes riches en prébiotiques sont notamment le poireau, l’asperge, les topinambours, l’artichaut, les salsifis, l’oignon et la betterave (cette liste n’étant pas exhaustive).
Une troisième bonne motivation pour consommer des légumes pauvres en glucides est de comprendre les bienfaits des fibres sur notre santé.
Les légumes riches en fibres (par exemple les épinards, les betteraves, les brocolis ou les choux de Bruxelles) contribuent à la santé du microbiote intestinal et régulent le transit. Mieux encore lorsque l’on est atteinte de SOPK, elles participent au contrôle de notre glycémie. Enfin, elles nous permettent de nous sentir rassasiés et donc, de mieux contrôler notre appétit.
6. Supprimer les intolérances alimentaires
L’un des principaux moteurs du syndrome des ovaires polykystiques est l’inflammation de bas grade. Elle est l’expression d’un système immunitaire hors de contrôle, activé en permanence et non seulement en cas de danger pour l’organisme. Elle contribue à dérégler nos hormones et impacte tous les aspects de notre santé.
Lorsque l’on est atteinte du SOPK, il est donc essentiel de découvrir les aliments susceptibles de déclencher une réaction de notre système immunitaire.
Article relatif: Alimentation et inflammation chez la femme SOPK
Les huiles végétales, le gluten et les produits laitiers sont parmi les aliments les plus inflammatoires.
Si vous avez des problèmes intestinaux chroniques, vous pouvez essayer de les éliminer afin de découvrir si cela améliore vos symptômes.
Il peut aussi être utile de faire un test d’intolérance alimentaire (IgG anti-aliments) afin de mesurer si certains aliments génèrent chez vous une réaction inflammatoire disproportionnée.
J’ai personnellement expérimenté des ballonnements douloureux après les repas pendant des années. C’est n’est que lorsque j’ai été diagnostiquée avec le SOPK que j’ai commencé à m’intéresser de près à ce qui pouvait causer ces problèmes digestifs. Avec l’aide de mon médecin, j’ai pu identifier les aliments problématiques. En les supprimant de mon alimentation pendant une période prolongée et en réparant ma paroi intestinale à l’aide de compléments alimentaires, mes problèmes digestifs ont complètement disparu.
En outre, il est aussi possible que vous soyez sensible au groupe d’aliments connus sous le nom de FODMAPS (ogliosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale). Les FODMAPS sont des glucides à chaîne courte qui sont présents dans de nombreux aliments courants et qui sont parfaitement sains.
En revanche, pour certains, ces sucres sont difficilement absorbable par l’intestin grêle, ce qui peut causer une gêne voire des douleurs gastriques intense après les repas. Cette intolérance aux FODMAPS est généralement synonyme d’une pathologie dénommée syndrome du côlon irritable (SCI).
Pour déterminer si vous souffrez d’intolérances alimentaires, prenez attache avec un médecin et/ou un naturopathe afin de pratiquer des tests ou d’effectuer un régime d’élimination supervisé.
7. Cultiver son microbiote intestinal
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le microbiote intestinal constitue un champ de recherche qui révolutionne science, nutrition et médecine.
Au coeur de notre intestin résident plus de 100 000 milliards de bactéries qui pèsent plus lourd que notre cerveau.
Tout au long de notre intestin, ces bactéries agissent comme l’interface entre notre alimentation et notre organisme. Elle peuvent contrôler notre inflammation, notre appétit, voire même notre humeur. Les chercheurs font aujourd’hui le lien entre microbiote et diabète, obésité, allergies, voire même anxiété et dépression.
En résumé, des études ont montré que le microbiote est susceptible d’affecter notre alimentation (source) mais aussi notre métabolisme (source). Il aurait également un impact sur la façon dont nous absorbons les nutriments (source), et sur notre sensibilité à l’insuline (source).
Adopter une alimentation anti-SOPK respectant les principes décrits dans cet article, notamment l’abandon du sucre, aura nécessairement un effet positif sur votre microbiote intestinal.
Vous pouvez également augmenter votre consommation de prébiotiques et de probiotiques.
Les probiotiques sont des microorganismes vivants dont la présence est bénéfique pour notre santé digestive, métabolique, immunitaire et neurologique tandis que les prébiotiques sont un type spécifique de fibres solubles dont se nourrissent ces microorganismes.
Pour augmenter vos apports en prébiotiques au quotidien, vous pouvez augmenter votre consommation de légumes pauvres en glucides (notamment le poireau, l’asperge, les topinambours, l’artichaut, les salsifis, l’oignon et la betterave). Pour les probiotiques, vous pouvez consommer de la choucroute (on en trouve prête à manger dans le commerce), du yaourt à la noix de coco, du kombucha, des cornichons ou encore du miso.
Mais attention à ne pas jouer aux apprentis sorciers avec les compléments alimentaires. Si vous souhaitez vous supplémenter en prébiotiques et/ou probiotiques, faites-le sous la supervision d’un médecin ou d’un naturopathe.
Nota bene: cultiver la bienveillance et l’écoute de soi
Lorsque l’on vient d’être diagnostiquée, notre souhait est bien souvent de trouver une solution le plus rapidement possible et nous nous sentons rapidement submergée à l’idée des changements que nous devons effectuer pour aller mieux. Nous voulons bien faire, trop faire, trop vite.
Je suis moi-même tombée dans cet accueil les premières années qui ont suivi mon diagnostic. Je me suis enfermée dans un monde de restrictions, obsédée à l’idée de me débarrasser des symptômes qui me gâchaient la vie.
Cet état d’esprit contribuait à augmenter mon stress alors que je m’évertuais à essayer de le gérer.
Les étapes décrites dans cet article doivent être considérés comme principes directeurs et fondements d’une stratégie de traitement du SOPK sur le long-terme. En aucun cas ils ne doivent devenir un dogme absolu gouvernant chaque choix et chaque instant du quotidien.
Adopter un mode de vie compatible avec le syndrome des ovaires pokykystiques peut prendre des années. Les échecs et les difficultés que vous rencontrerez sur votre chemin feront partie intégrante de votre processus d’apprentissage. Alors soyez à l’écoute de vos envies, restez bienveillantes envers vous-mêmes et surtout, cultivez la flexibilité.
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires sur le contenu de cet article ci-dessous.
A très bientôt.
Ce site ne fournit pas de conseils médicaux et n’a pas pour but de diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une quelconque maladie. Les renseignements fournis sur ce site ne remplacent pas un avis médical professionnel ou un traitement pour une quelconque pathologie. L’utilisateur du site s’engage à ne pas utiliser les informations mises à disposition sur Les Natives pour diagnostiquer ou traiter un problème de santé sans consulter un médecin ou prestataire de soins qualifié. L’éditeur du site n’est pas responsable de l’utilisation des informations qui figurent sur Les Natives et ne peut garantir aucun résultat.
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces conseils, j’ai enfin l’impression d’y voir plus clair.
J’ai simplement une question au sujet du soja : il est vrai que j’essaie depuis des années de surveiller ma consommation de viande, dans un simple objectif environnemental. Pour permettre à mon corps d’avoir suffisamment de protéines dans une journée, j’y ai intégré le tofu. Cependant, j’ai l’impression que personne n’est vraiment d’accord à ce sujet. Le soja est-il vraiment si “mauvais” que ca dans le cadre d’une alimentation anti-sopk ? Auriez-vous plus d’informations à ce sujet ?
Merci à vous,
Elodie
Bonjour Elodie. Merci beaucoup pour ce retour positif.
La particularité du soja est qu’il est riche en phytoestrogènes. Il s’agit d’œstrogènes d’origine végétale qui se lient aux récepteurs d’œstrogènes dans l’organisme, provoquant l’augmentation ou la diminution des taux d’œstrogènes. De nombreuses femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques ne savent effectivement pas si le soja est bon ou non pour elles. Certaines recherches indiquent que la consommation régulière de petites quantités de soja pourrait améliorer la fertilité féminine et les aspects métaboliques du SOPK. Cependant, les chercheurs ont également découvert que la consommation de soja peut perturber l’ovulation chez les femmes en bonne santé. Il convient de préciser que les femmes atteintes du SOPK ont tendance à avoir une dominance oestrogénique. Je vous propose de rédiger un article de fond sur le sujet que je publierai sur le blog. En tout état de cause, je vous recommande de consulter votre gynécologue et/ou un.e diététicien.ne sur cette question, afin que vous puissiez savoir si la consommation de soja est à éviter dans votre situation. Bien à vous, Clara