Avec la résistance à l’insuline et l’excès d’androgènes, l’inflammation est l’un des principaux moteurs du syndrome des ovaires polykystiques. Or tout ce qui génère de l’inflammation dans l’organisme crée de l’insulinorésistance. Et tout ce qui génère de l’insulinorésistance crée de l’inflammation. Voyez-vous où je veux en venir?
Ce cercle vicieux est à l’origine de bon nombre de maladies chroniques du 21ème siècle. Surtout, il concourt à l’aggravation et à la persistance des symptômes du SOPK.
En effet, une majorité des femmes atteintes de cette maladie présentent ce que l’on appelle une inflammation chronique de faible intensité. Celle-ci s’accompagne d’un excès d’androgènes (comme par exemple la testostérone), et pour bon nombre d’entre elles, d’une résistance à l’insuline.
C’est pourquoi les femmes SOPK ont un risque cardio-vasculaire plus élevé et présentent fréquemment un surpoids voire une obésité.
Qu’est ce que l’inflammation?
Nous connaissons tous ce terme médical et savons identifier ses manifestations les plus évidentes. Une plaie qui s’infecte et devient rouge, des amygdales gonflées ou encore une urticaire provoquée par une réaction allergique.
Toutefois, l’inflammation à l’oeuvre dans le SOPK se fait sourde et discrète, invisible et indolore.
Elle est l’expression de notre système immunitaire. Autrement dit, il s’agit de notre première ligne de défense contre les agents pathogènes.
Ce qu’il faut retenir: lorsque notre organisme est menacé, des molécules inflammatoires sont sécrétées, appelées “cytokines”. Ces dernières sont essentielles pour lutter contre les infections ou le cancer. Elles protègent notre organisme contre les envahisseurs en signalant aux cellules immunitaire de prendre en charge la menace.
Lorsque les molécules inflammatoires sont hors de contrôle, l’inflammation devient chronique. Elle est présente en permanence, et non seulement lorsqu’un envahisseur menace le système. Accentuée par une résistance à l’insuline et un dysfonctionnement des cellules graisseuses, elle cause un stress ininterrompu à l’organisme. Elle dérègle nos hormones et impacte tous les aspects de notre santé. De la qualité de notre peau à notre humeur en passant par notre niveau d’énergie. Notre organisme finit par se consumer entièrement.
Tout ce qui favorise la sécrétion de cytokines va rendre les cellules de notre organisme encore plus insulinorésistantes. Le pancréas va être forcé à libérer plus d’insuline pour faire pénétrer le glucose dans les cellules. Mais il nous en faudra toujours plus puisque nos cellules seront devenues résistante à l’insuline.
Article relatif : SOPK, insuline et santé métabolique
L’insuline est aussi l’hormone qui stoppe la dégradation des graisses après une prise alimentaire. Produite en excès, elle nous pousse donc à manger plus et nous fait prendre du poids.
Or, les cellules graisseuses accumulées se dilatent et libèrent des acides gras inflammatoires. Ce processus crée des débris que nos cellules immunitaires s’empressent de nettoyer, entraînant là-aussi, la libération de cytokines inflammatoires (HF.Escobar-Morreale HF, Circulating inflammatory markers in polycystic ovary syndrome, 2011)
Sucre et inflammation
Parmi les causes de l’inflammation chronique nous pouvons citer le sucre, les glucides raffinés (A.Buyken, J.Brand-Miller, and al., ACJN, 2014), des allergies ou sensibilité alimentaire, les acides gras trans, les oméga-6 provenant de certaines huiles végétales, les toxiques environnementaux, le stress ou encore un déséquilibre de la flore intestinale.
Il a aussi été démontré scientifiquement que de mauvaises habitudes alimentaires peuvent induire une inflammation chronique de l’organisme.
Ce que beaucoup ignorent, c’est que l’inflammation tend à augmenter de façon aiguë juste après le repas, cette réaction durant généralement de 4 et 8 heures (PC.Calder, N.Ahluwalia, Dietary factors and low-grade inflammation in relation to overweight and obesity, 2011).
En outre, l’hyperglycémie induite par une prise alimentaire induit un stress oxydatif et une inflammation.
Lorsque la glycémie augmente, nos cellules oeuvrent à utiliser et à stocker le sucre ingéré. Cela provoque le système immunitaire à réagir en libérant des substances chimiques nocives. Cela sera particulièrement vrai pour un repas pauvre en fibres et en bonnes graisses et riches en glucides raffinés.
Or le degré d’inflammation après un repas dépendra de l’élévation du niveau sucre dans le sang et de la durée de cette élévation.
Et tout ce qui engendre de l’inflammation concourt à l’insulinorésistance et vice versa.
N’avez-vous pas déjà expérimenté les effets d’un repas chargé en glucides sur votre corps? Je ressens généralement un échauffement au niveau du visage et une grande léthargie. Je me sens lourde mais pas particulièrement rassasiée.
Optimisation de l’alimentation et traitement du SOPK
Aujourd’hui, il ne fait plus aucun doute que l’inflammation chronique est l’une des causes principales des problèmes de santé rencontrés par les femmes atteintes du SOPK (JA.Paniagua JA, 2016).
Le stress oxydatif et l’inflammation causés par une mauvaise alimentation aggravent les dysfonctionnements métaboliques et ovariens rencontrés dans le cadre de cette pathologie (F.González F, 2015).
L’exposition des ovaires polykystiques aux cytokines inflammatoires induites par une alimentation à charge glycémique et insulinique élevée va augmenter la production de testostérone. Autrement dit, le stress oxydatif et les marqueurs inflammatoires sont fortement corrélés aux niveaux d’androgènes élevés circulant chez les femmes SOPK (F.González, 2012).
C’est pourquoi une intervention sur l’alimentation est l’un des moyens les plus efficaces pour inverser les symptômes du SOPK. A ce jour, en France, ce constat est quasiment voire totalement ignoré par la médecine conventionnelle.
Chez Les Natives, notre souhait est de mettre à votre disposition toutes les connaissances dont vous avez besoin pour faire de la nutrition votre première arme contre le SOPK.
En adoptant une alimentation axée sur les bonnes graisses, les protéines maigres, les légumes verts et les bons glucides, j’ai retrouvé mon énergie et considérablement réduit mon acné. Je me suis aussi affinée au niveau de la taille.
Article relatif: Nos conseils pour arrêter le sucre (sans se priver)
L’idée ici n’est pas d’adopter une alimentation low carb (pauvre en glucides), mais plutôt de concevoir soigneusement vos repas en choisissant des glucides de qualité.
L’heure à laquelle vous déciderez de manger des glucides aura également un impact.
Privilégier les protéines au petit-déjeuner vous permettra notamment de mieux contrôler le taux d’insuline dans le corps.
N’hésitez pas à nous laisser vos commentaires ci-dessous. A bientôt!
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Magali dit
Bonjour pouvez vous donner des repas types pour une journée à privilégier ? Merci
Clara Stephenson dit
Bonjour Magali. Merci beaucoup pour votre intérêt. Nous notons votre demande et allons travailler sur l’élaboration d’un plan de repas types. A très bientôt.
Hélène dit
Bonjour,
Est ce que l inflammation peut se traduire par des douleurs articulaires et musculaires ?
Clara Stephenson dit
Bonjour. Une inflammation chronique peut effectivement se traduire par des articulations plus douloureuses ou plus sensibles, ou encore des douleurs musculaires. D’autres symptômes de l’inflammation chronique peuvent être la fatigue, le brouillard mental ou un état dépressif inexpliqué. Nous vous conseillons de consulter un médecin afin de déterminer quelle est la cause de vos douleurs. Si l’inflammation en est l’origine, vous pourrez ensuite déterminer les changements à mettre en place au quotidien pour la traiter. Nous espérons que notre réponse vous aidera. A très bientôt.